à Oran et à Constantine, les mouvements de protestation portent une signature : l'UGEL. Une nouvelle fois, plusieurs universités du pays traversent une zone de turbulence. D'Oran à Constantine en passant par Sidi Bel-Abbès et Béchar, des mouvements de protestation, voire des scènes de violence sont signalés par nos correspondants locaux et nos bureaux. Ainsi, à Sidi Bel-Abbès, notre chef du bureau, Mustapha Mohammedi, indique que deux facultés, celle des sciences économiques et celle du droit, sont paralysées depuis quelques jours. Motif ? Les étudiants protestent contre l'arrestation de 16 de leurs camarades coupables d'avoir… séquestré le recteur de l'Université, Djillali-Liabès. Ce dernier, qui a décidé d'annuler les résultats du concours de magister de la faculté de droit suite aux irrégularités constatées, a été en effet “Kidnappé” pendant 48 heures par un groupe d'étudiants. à la faculté de médecine, un professeur de biophysique s'est vu carrément interdire l'accès à la fac par des organisations estudiantines se réclamant de l'UNJA, l'UNEA et le fantomatique CFCA. Le malheureux recteur n'a dû son salut qu'à l'intervention de la gendarmerie, qui a immédiatement arrêté les meneurs. à Oran, l'UGEL, une organisation notoirement connue pour son allégeance au MSP, a bloqué, hier matin, l'accès à l'Igcmo dépendant de l'USTO. Ainsi, pour la deuxième fois de suite, ni les étudiants ni leurs enseignants n'ont pu rejoindre les amphis à cause du “blocus” de l'UGEL. Selon les précisions d'un militant contacté par notre collègue, F. Boumediene, cette action serait motivée par “la dégradation de certains locaux, l'absence de l'eau, de l'électricité et l'insuffisance des postes d'Internet à l'intérieur du campus”. Cependant, la rue oranaise n'a pas manqué de relever le caractère “étrange” de cette protestation, eu égard au vent de contestation qui souffle sur les centres universitaires avoisinants. à Constantine, notre correspondante, Lynda Nacer, signale, elle aussi, des heurts au niveau des campus, mais surtout des résidences universitaires avec comme toile de fond le renouvellement des comité de cités. Ainsi, plus de 300 étudiantes de la première année sciences islamiques en sont arrivées aux mains avec les responsables de l'administration de la cité Nahas-Nabil. Ayant bloqué la circulation au niveau de l'avenue, Kadour-Boumedous, ces étudiantes, affiliées à l'UGEL là encore, protestent contre leur relogement au plateau universitaire de Aïn El-Bey. Visiblement échaudées, les émeutières en herbe sont allées jusqu'à séquestrer le directeur de la résidence dans son bureau. S'en est suivi de violents heurts avec l'administration; ce qui a poussé les forces de l'ordre à intervenir pour restaurer le calme. Un directeur d'une résidence universitaire, à Constantine, a confié à notre correspondante que ce mouvement s'apparente à une “démonstration de force” à la veille du renouvellement des bureaux des cités. Marche de protestation des résidentes de la cité universitaire de Dely Ibrahim Dans un communiqué parvenu à la rédaction, le bureau de la section Ugel de Bouzaréah a indiqué qu'une marche de protestation a été organisée, hier matin, dans le campus universitaire de Dely Ibrahim, suivi d'un sit-in à la résidence universitaire. En effet, les étudiantes résidantes à la cité universitaire de filles de Dely Ibrahim II ont marché pour protester contre les conditions d'hébergement dans les résidences universitaires, selon le même communiqué. Dans le document de l'Ugel, transmis également aux autorités compétentes, les protestataires qui étaient au nombre de 2 000 selon les organisateurs, ont dénoncé “les conditions d'habitation notamment l'absence de sécurité dans les résidences”. “La résidence universitaire de Dely Ibrahim connaît beaucoup de problèmes, entre autres, la mixité, l'intrusion des étrangers, la coupure d'électricité et d'eau potable …”, peut-on encore lire dans le même document. À l'issue de la manifestation d'hier matin, une délégation des étudiantes “affiliées” à l'Ugel a tenu une réunion avec le directeur de l'office des œuvres universitaires qui s'est engagé, selon le communiqué, à prendre en charge toutes les doléances des étudiantes. R. N.