Elaboré par le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, le rapport intitulé «Révision des projections de la population mondiale 2010» souligne que les variations dans les calculs de la fertilité peuvent produire différentes projections sur le long terme. La projection la plus élevée prévoit que la population mondiale atteindrait les 10,6 milliards d'individus en 2050 et 15,8 milliards en 2100. La projection basse du taux de fertilité mondiale prévoit qu'en 2050 la planète compterait 8,1 milliards de personnes, et que le nombre d'habitants diminuerait progressivement pour atteindre 6,2 milliards en 2100. Pour les experts, la variable médiane est la plus plausible, laquelle prévoit que la population mondiale atteindra 9,3 milliards personnes en 2050 et 10,1 milliards en 2100. Selon le rapport, 42% de la population mondiale vit dans des pays à faible taux de fertilité, alors que les pays à fort taux de fertilité sont principalement en Afrique (39 pays), mais également en Asie (9), en Océanie (6) et en Amérique latine (4). Les pays les moins fertiles sont l'ensemble des pays européens, 19 pays sur 51 en Asie, 14 pays sur 39 sur le continent américain, deux en Afrique (Mauritanie et Tunisie) et un seul en Océanie (Australie). Selon les experts de l'ONU, seuls les pays ayant un taux de fertilité élevé verront leur population continuer à augmenter après la fin du siècle. Si l'on regarde au-delà des inquiétudes à court terme qui ont empoisonné les débats sur la population au niveau politique, il apparaît de plus en plus clairement que la viabilité de la civilisation à long terme nécessitera non seulement une stabilisation du nombre d'êtres humains, comme on l'a estimé sur les 50 prochaines années, mais également une réduction colossale à la fois de la population et de la consommation. La tension grandissante entre deux tendances apparemment irréconciliables est devenue de plus en plus visible ces 50 dernières années. D'un côté, les projections démographiques modérées à conservatrices indiquent que le nombre d'habitants sur la planète atteindra, presque avec certitude, 9 milliards, peut-être plus d'ici le milieu du XXIe siècle. De l'autre, des estimations scientifiques prudentes et de plus en plus fiables laissent entendre que la capacité de charge de la terre à long terme, à un niveau de vie qui pourrait être défini comme allant de «adéquat» à «modérément confortable», selon les standards des pays développés, pourrait ne pas dépasser deux ou trois milliards. Cela pourrait être considérablement moins, particulièrement si le style de vie de référence (niveau de consommation) auquel les gens aspirent se rapproche de celui des Etats-Unis. Les affirmations, selon lesquelles la Terre pourrait être capable de supporter une population de 10, 15 ou même 20 milliards d'individus pour une durée indéterminée et à un niveau de vie supérieur au niveau actuel, sont non seulement terriblement trompeuses, mais aussi presque certainement fausses.