Ce 4e mercredi des publications du groupe Nabni a été dédié aux réponses des interrogations de nombreux internautes qui, tout en faisant part de leurs encouragements et en proposant des idées, ont également posé de nombreuses questions sur différents aspects de l'initiative sur le site nabni2012.org, par email ou par messages sur la page facebook Nabni 2012. Une rencontre a eu lieu hier à la salle Cosmos de Riadh El Feth (Alger) avec les principaux animateurs de ce mouvement. Le but du débat a été de tenter de dissiper le scepticisme qui domine la société algérienne et d'inciter les citoyens à proposer des mesures pour projeter l'Algérie dans la modernité. Et ce n'est pas une mince affaire. «Vous avez des propositions, mais il faut donner une feuille de route pour arriver à atteindre des objectifs. Ces propositions existent depuis longtemps : chaque Algérien rêve de ça, mais l'application, c'est une autre paire de manches», témoigne un internaute. Utopie ? Démarche de plus ? Discours de trop ? Les initiateurs se veulent avant tout pragmatiques. La démarche de court terme consiste à répondre à une interrogation : quelles peuvent être les 100 mesures les plus à même de transformer la vie des Algériens pouvant être mises en œuvre dans des délais raisonnables et sans difficulté majeure. Ils s'inspirent d'expériences réussies dans des pays aux caractéristiques similaires au nôtre. Il s'agit non pas de jouer sur les mots, se perdre dans les arcanes de la sémantique ou se cantonner dans une chapelle idéologique ou partisane, mais plutôt de mettre en avant des mesures assises sur des faits et une réelle expertise. Pour être plus clair, le réseau Nabni «n'est ni un parti politique ni affilié à un parti et ne le deviendra pas». Certaines voix se sont élevées pour exprimer les craintes d'une récupération surtout qu'un ensemble de réformes ont été annoncées par le pouvoir politique. Le constat fait est sans appel : il y a nécessité de changements profonds en Algérie, un besoin de passage du témoin entre générations et de fonder l'action publique sur des bases modernes et participatives. Au niveau des hautes sphères, il y a très peu de propositions pour des actions ou des programmes concrets en mesure d'avoir un impact sur le bien-être de la population, ni d'efforts pour impliquer réellement les jeunes générations dans les débats publics. La grande majorité des Algériens ne se reconnaissent pas dans les partis politiques. Il faut qu'ils se réforment profondément. Il ne s'agit pas seulement de démocratiser leurs fonctionnements, bien que ce soit important. Il faut surtout que les partis politiques soient plus à l'écoute et surtout mieux branchés sur la société. Or, le paradoxe, c'est qu'un parti de «militants» est branché sur ses militants plus que sur la société. La perspective du cinquantième anniversaire de l'indépendance, occasion de faire un bilan et de réfléchir sur un nouveau départ, offrait une opportunité pour inscrire l'initiative dans une perspective historique et symbolique, en marge des échéanciers dictés par l'actualité.