En chantier depuis bientôt une décennie, le centre d'enfouissement d'Ouled Amar, dans la commune de Sour, continue de provoquer des remous chez la population locale. Décrié par les fellahs dont les terres se trouvent dans la proximité immédiate de la décharge. Beaucoup craignent pour leur santé, n'hésitant pas à parler d'une accentuation de cas de maladies respiratoires, sans que cela soit vérifié de manière irréfutable. Des habitants disposant de puits redoutent des infiltrations au niveau de la nappe phréatique. Dans le corridor reliant Mostaganem à Sour, les populations de Sayada, Kheireddine, Ouled Ali et Aïn Tédelès voient d'un mauvais œil ce défilé incessant de camions bennes pleins à craquer. C'est pourquoi, plusieurs actes de protestation ont été enregistrés, incitant l'APC de Mostaganem à rechercher un site en vue d'y déposer les dizaines de tonnes d'ordures ménagères collectées quotidiennement à travers les quartiers de la ville qui compte plus de 180.000 habitants. Un retour vers la décharge en activité jusque-là sur les hauteurs des Hachem n'a pas été du goût des habitants qui ont fait savoir qu'ils refusaient de revenir à la situation antérieure lorsque leur agglomération se laissait envahir par les odeurs nauséabondes et par une fumée suffocante. Même réaction chez les habitants de Hassi Mamèche qui craignent une saturation rapide de leur décharge en plein air qui rend l'atmosphère irrespirable. Pourtant, à l'origine, le centre d'enfouissement d'Ouled Amar avait été présenté comme étant la panacée par Chérif Rahmani en sa qualité de ministre en charge de l'Environnement. Selon l'avis de spécialistes, le système d'enfouissement des déchets ménagers est considéré comme une technique écologique en totale harmonie avec le développement durable. Malheureusement, les interminables tergiversations, l'absence sidérante d'une politique de vulgarisation, le mépris affiché à l'égard des élus locaux et des populations concernées ont laissé s'installer les rumeurs les plus alarmistes.Voilà comment un projet d'intérêt général se transforme en problème insoluble. Qui fera triompher le bon sens dans cette région où la suspicion et les fuites en avant sont érigées en mode de gouvernance ?