On enregistre de moins en moins de vols de véhicules ces derniers mois, selon la sûreté de wilaya d'Alger. Les vols de véhicules connaîtraient une baisse sensible, qui s'expliquerait par l'arrestation de bandes de voleurs l'année dernière. «Les services de police ont démantelé 10 réseaux spécialisés, dont les membres, souvent deux personnes seulement, sont sous les verrous. La baisse des vols de véhicules s'explique par les opérations de filature de nos services. On enregistre de moins en moins de vols ces derniers mois», s'enorgueillit-on au niveau de la Sûreté de wilaya d'Alger (SWA). Il reste que les procédures employées, favorisées par une administration «tatillonne», facilitent grandement la tâche aux trafiquants. Deux affaires ont été élucidées dernièrement par les éléments de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). Le modus operandi de la première affaire élucidée est «le vol de véhicule avec violence», «très rare», selon les policiers. L'auteur principal du réseau, activant dans plusieurs endroits d'Alger, se faisait accompagner par sa copine. Les malfrats repéraient les véhicules en stationnement, dont les moteurs étaient en marche. «Les auteurs s'en prenaient souvent aux femmes qui se trouvaient avec leurs enfants dans le véhicule. Etant des proies faciles, leurs agresseurs n'hésitaient pas à les violenter et les faire sortir de l'habitacle et partir avec leur voiture», fait-on constater. Les malfaiteurs avaient trois autres complices qui se chargeaient de l'écoulement des véhicules à des receleurs identifiés par les services de la BRI. Les présumés, présentés devant le parquet d'El Harrach, étaient connus des services de police pour les mêmes chefs d'inculpation. «Le voleur principal a fait l'objet d'un mandat de dépôt, comme ses trois autres complices. En plus de 16 véhicules récupérés, la police a pu mettre la main sur les objets volés. Des boucles d'oreilles retirées à une victime, qui a ensuite identifié la voleuse, ainsi que des portables et une somme de 250 000 DA ont été récupérés», signale-t-on. Papiers falsifiés... L'autre affaire traitée par la BRI concerne le vol et la contrebande de véhicules internationaux, où 11 véhicules ont pu être récupérés. Les enquêteurs avaient été attirés par un véhicule suspect. Après investigations, il s'est avéré que le véhicule, volé l'année dernière, roulait avec une fausse plaque d'immatriculation et faisait l'objet de recherches. Suite à une filature, 3 personnes ont pu être arrêtées et 11 véhicules ont été récupérés et trois autres personnes identifiées sont recherchées. Il s'est avéré également que l'auteur principal faisait l'objet d'un mandat d'arrêt. Le réseau utilisait les papiers falsifiés sur la base de documents d'identité trouvés dans des cybercafés. Les mis en cause avaient aussi des complices dans l'administration locale. Un agent d'un service d'état civil d'une APC de l'ouest d'Alger confectionnait, en échange d'une somme d'argent, des papiers pour la confection des dossiers des cartes grises. Le concerné, approché par un membre de la bande, voisin de son quartier, commençait par des simples papiers avant de se charger de dossiers plus consistants. Confrontée à ce genre de trafic, la police met en avant «une faille» dans les procédures administratives qui «facilitent» la falsification des papiers pour les véhicules volés. «Les concessionnaires automobiles n'entretiennent pas de rapports avec les services de l'administration. La carte jaune remise au client après l'achat du véhicule neuf peut facilement être falsifiée. Il est à espérer que la modernisation de l'administration mettra un terme à ces pratiques», souhaite-t-on au niveau de la police.