Le Congrès maghrébin au Québec a organisé, vendredi dernier à Montréal, une soirée en hommage aux quatre nouveaux députés canadiens d'origine maghrébine, parmi lesquels trois sont originaires d'Algérie. Des honneurs soutenus par le magazine montréalais M ainsi que la radio Medias Maghreb.Ces nouveaux parlementaires, habitant la province du Québec, ont réussi à se faire élire, début mai, sous la bannière de la gauche canadienne que représente depuis une cinquantaine d'années le Nouveau parti démocratique (NPD), une première fois dans l'histoire de ce pays. Djaouida Sellah a été élue dans la circonscription de Saint-Bruno-Saint-Hubert, dans la banlieue sud de Montréal. Elle a réussi à se faire élire à 44,6 % des suffrages exprimés. Née à Alger et a travaillé dans la wilaya de Ouargla, elle est arrivée au Canada en 1998. Elle est médecin et présidente de l'Association québécoise des médecins diplômés hors Canada et Etats-Unis. Elle est mère de trois enfants. Tarik Brahmi est né à Lyon (France). Son père est originaire de Toudja (Béjaïa). Il a raflé 47,4 des voix exprimées dans la circonscription de Saint-Jean. Attaché aussi bien au Québec où il est arrivé en 2002 qu'à son pays de naissance, il affirme qu'il prévoyait d'aller en Algérie pour se ressourcer en cas de défaite. Il s'est fait élire malgré son «nom arabe, son accent français et sa calvitie», aime à souligner cet employé des statistiques Canada. Sadia Groguhé est née à Marseille (France) de parents algériens. Elle a été élue dans la circonscription de Saint-Lambert dans la banlieue sud de Montréal avec un score confortable de 42.2%. Cette mère de quatre enfants est arrivée au Canada en 2005. Elle a une maîtrise en psychologie et travaille comme conseillère en orientation. Sa relation avec la France, elle la résume dans une phrase : «Je ne suis pas intégrée en France, mais j'y suis née.» Le Canada vient d'être traversé par une vague orange (NPD) à la faveur de laquelle ces candidats ont été élus à des scores très confortables. Un succès qui a propulsé le nombre des députés du NPD au Parlement fédéral de 37 à 102 dont la moitié au Québec. Au passage, le parti indépendantiste Le bloc québécois a subi une défaite historique. Le nombre de ses députés a fondu de 49 à 4. Un autre perdant est le Parti libéral du Canada. Il n'a plus que 34 députés. Aux élections de 2008, il a réussi à décrocher 77 sièges. Le grand gagnant de cette élection reste le parti conservateur que dirige le Premier ministre sortant Stephen Harper. Ce dernier qui était minoritaire a réussi à avoir la majorité avec 167 sièges sur les 308 que compte le Parlement canadien.