Un projet portant sur la remise en cause de toutes les lois relatives au travail et à la politique salariale est en perspective l Les APC «utilisent» les travailleurs recrutés dans le cadre du filet social pour casser la grève. Les membres du Conseil national du secteur des communes (CNSC), qui se sont réunis hier à la Maison des syndicats en session extraordinaire, ont opté pour la poursuite de la grève illimitée. Les membres du CNSC, affilié au Snapap, ont décidé également de tenir chaque jeudi des rassemblements devant les sièges des wilayas. Suite à la pression exercée par l'administration à l'encontre des grévistes, le syndicat a envisagé de préparer des rapports qui seront adressés aux organisations nationales et internationales de défense des libertés de l'activité syndicale. «Pour casser ce mouvement de grève, l'administration recourt aux travailleurs recrutés dans le cadre du filet social. Pour contrecarrer notre mouvement, l'administration utilise cette catégorie même pour assurer les tâches dans des secteurs très sensibles», regrette M. Ali Yahia, président du CNSC, soulignant qu'à présent, environ 500 communes fonctionnent dans les différentes régions du pays. Néanmoins, «chaque jour, des communes démissionnent des sections de l'UGTA pour rejoindre le Snapap. A Tizi Ouzou, Béjaïa et Sétif, tous les travailleurs ont intégré notre syndicat. Certains travailleurs découvrent pour la première fois un syndicat qui prend en charge leurs doléances», assure M. Ali Yahia. En plus de la revendication du statut particulier, le CNSC ambitionne d'élaborer un grand projet portant sur la remise en cause de toutes les lois relatives au travail et à la politique salariale. Entamé le 9 mai, le débrayage a été suivi à 85% dans plus de 1200 communes à l'échelle nationale, selon un communiqué rendu public par le CNSC. «C'est la première grève nationale des communes depuis l'indépendance. Il y a eu auparavant des protestations dans les APC, mais une grève de cette ampleur est la première dans l'histoire», analyse le président du CNSC, qui s'attend à une adhésion massive des autres communes cette semaine. «L'absence de volonté de l'administration d'amorcer un dialogue va compliquer davantage la situation», met en garde le syndicaliste.Pour rappel, la grève illimitée des travailleurs des APC a été accompagnée par d'autres actions de protestation. A Béjaïa, les grévistes ont organisé une marche, tandis qu'à Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, El Oued et Bordj Bou Arréridj, les protestataires ont tenu des rassemblements devant le siège de ces wilayas. «Le Conseil national du secteur des communes a enregistré des dépassements dangereux des chefs de daïra et des présidents des APC», dénonce le Conseil. A cet effet, des rapports détaillés seront présentés aux hautes autorités ainsi qu'à la commission juridique de l'APN en vue d'envoyer une commission d'enquête s'enquérir de la réalité de la gestion au niveau des APC et des dépassements enregistrés.