Le Conseil national du secteur des communes (CNSC), affilié au Snapap, a décidé d'une grève de cinq jours à partir du 10 avril prochain et d'un rassemblement le 14 avril devant le Palais du gouvernement. La colère des travailleurs communaux a atteint son paroxysme. Face au mépris affiché par les autorités à l'égard de leurs revendications, ils décident d'aller jusqu'au bout de leur combat en renouant avec le mouvement de protestation. Après une grève de trois jours observée en février dernier, le Conseil national du secteur des communes (CNSC), activant sous la coupe du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), a opté, cette fois-ci, pour un débrayage de cinq jours à partir du 10 avril prochain, appuyé par un rassemblement prévu pour le 14 avril devant la chefferie du gouvernement. Réunis, vendredi dernier, à la Maison des syndicats, les membres du CNSC ont dressé un tableau alarmant de leur situation socioprofessionnelle. A l'unanimité, ils ont voté pour la radicalisation de leurs actions de protestation. La grève illimitée n'a pas été toutefois écartée. Ces travailleurs communaux – qu'ils soient éboueurs, préposés au guichet, employés dans les bureaux – vont, si l'on croit M. Ali Yahia, porte-parole du syndicat, adhérer au mouvement de protestation. De l'avis de notre interlocuteur, la malvie, la précarité de l'emploi, l'érosion du pouvoir d'achat, l'instabilité au sein des administrations sont autant de facteurs qui motiveront les travailleurs des communes à prendre part au débrayage. «Nous vivons dans la misère et nous continuons à subir le mépris et la marginalisation de la tutelle. A chaque grève, nous entendons des promesses et des assurances qui n'ont jamais été respectées. Notre patience a atteint ses limites», estime M. Ali Yahia. Cette perspective de recourir à un mouvement de protestation intervient, selon le responsable de cette entité syndicale, pour dénoncer une multitude de problèmes, la promulgation du statut particulier et du régime indemnitaire pour pas moins de 500 000 travailleurs de la commune, et ce, contrairement aux autres secteurs de la Fonction publique. Atteintes aux libertés syndicales Dans leur communiqué sanctionnant les travaux de la réunion, le CNSC dénonce les atteintes aux libertés syndicales et au droit de grève ainsi qu'à l'ingérence de l'administration dans les affaires syndicales allant jusqu'à même imposer aux travailleurs leurs représentants syndicaux auxquels ils doivent s'affilier. «Cela relève de l'insensé. En plus du travail de casse, des intimidations, l'administration s'ingère maintenant dans notre travail interne. Nous exigeons l'intervention des autorités pour mettre fin à ces dépassements», a soutenu un représentant du syndicat qui déplore aussi le non-respect des lois de la République relatives à l'exercice du droit syndical et du droit des travailleurs de se constituer en syndicat dans plusieurs établissements publics et institutions de l'Etat. Le syndicat a fait part de la situation précaire des vacataires et l'exploitation des travailleurs par le recours au recrutement dont les cadres, entre autres, du filet social, emploi de jeunes, pré-emploi..., comme il a évoqué la dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs communaux qui n'arrivent pas à faire face la cherté de la vie. Le CNSC compte déposer dans les prochains jours un préavis de grève auprès des départements concernés, notamment le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Le syndicat revendique la révision du statut particulier des corps communs, des conducteurs et gardiens, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11 qui empêche l'augmentation du SNMG, le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge et la participation de tous les syndicats dans l'élaboration du nouveau code du travail. Le CNSC exige du gouvernement la promulgation du statut particulier et de mettre fin à la précarité de l'emploi par l'intégration de tous les vacataires et contractuels.