Les communes de Bordj-Menaiel et de Naciria ont été le théâtre de plusieurs actions de protestation ces dernières semaines l Le blocage des routes est devenu le seul moyen auquel recourent les jeunes de la région pour se faire entendre. Des centaines de jeunes investissent régulièrement la rue dans les localités de Bordj Menaiel et de Naciria, dans la wilaya de Boumerdès pour crier leur ras-le-bol de la mal vie, du chômage et des promesses non tenues par les autorités. Le blocage des routes est devenu le seul moyen auquel recourent les jeunes de la région pour se faire entendre. Ces actions, qui tendent à se banaliser, causent malheureusement d'énormes désagréments aux usagers de la RN 12. Coincés dans d'inextricables bouchons, ces automobilistes se retrouvent face à des voyous profitant de la circonstance pour leur exiger de payer une rançon, sorte de «dîme» pour laisser passer. Le procédé est désormais connu de tous ; fermer la route pour racketter les passagers. Des centaines de personnes en ont déjà payé les frais. La sortie-est de la ville de Bordj-Menaiel est devenue un véritable goulot d'étranglement. Un endroit connu pour avoir été le théâtre de plusieurs incidents survenus au cours des actions de rue enclenchées par les demandeurs d'emploi de la région. Ainsi, il y a moins d'une semaine, un citoyen de Boghni (wilaya de Tizi Ouzou) y a laissé une somme de 600 000 DA (60 millions de centimes). Le malheureux automobiliste a été surpris par deux jeunes armés de couteaux, au moment où il tentait de contourner les manifestants qui avaient bloqué la route au lieudit Bousbaâ. Les agresseurs qui ont décelé des signes de panique sur son visage se sont vite rués vers lui en lui exigeant d'ouvrir le capot dans lequel ils ont découvert la fortune. Abattue par ce qui venait de lui arriver, la victime est partie se plaindre auprès des services de sécurité. Sans résultat. «Les policiers lui ont signifié qu'ils ne peuvent rien faire, sauf dans le cas où il a reconnu ses détrousseurs», nous relate un ami du malheureux citoyen. De nombreux autres passagers ont été agressés et détroussés de la sorte de tous les objets de valeur en leur possession. Les agresseurs agissaient dans la plupart du temps à visage découvert. Leurs principales cibles sont les transporteurs de boissons alcoolisés et les fournisseurs de produits frigorifiques. Certains ont été obligés de décharger leur cargaison à même la chaussée, nous confient-on. Comble de l'ironie, ces actes indignes, n'ont suscité, jusque-là, aucune réaction de la part des autorités chargées d'assurer la sécurité des automobilistes et de lutter contre ce type de banditisme des temps modernes. Que font les services de police et de la gendarmerie nationale pour endiguer ce phénomène qui tend à s'ancrer dans les mœurs des jeunes et des moins jeunes de la région ? Qu'ont fait les responsables de l'emploi de la wilaya pour mettre un terme aux actions de protestation, utilisées par certains demandeurs d'emploi comme un prétexte pour s'adonner à leur sale besogne et instaurer un climat de terreur sur la RN-12 ? «Ce sont les gendarmes qui interviennent pour rouvrir la route, mais ils arrivent toujours trop tard…», peste un quinquagénaire des Issers qui préconise l'installation de brigades au niveau de ces endroits «chauds» pour contrer ce phénomène ternissant chaque jour l'image des habitants de la région.