Les médicaments anti-inflammatoires, les coxibs notamment, restent encore un dossier d'actualité au niveau international. Si certains d'être eux ont été mis en cause dans la survenue d'événements cardio-vasculaires graves et retirés du marché, d'autres demeurent maintenus, mais avec une utilisation soumise à diverses mesures de restriction. Suite au retrait du rofécoxib (vioxx) en septembre 2004 par le laboratoire Merck, les nouvelles molécules de la même classe ont été remises en cause. Des réévaluations pour identifier d'éventuels risques cardio-vasculaires, gastro-intestinaux et cutanés ont été alors décidées par l'Agence européenne du médicament (EMEA). L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a rendu public un communiqué le 17 octobre dernier dans lequel elle signalait qu'à l'issue de cette réévaluation, « l'intérêt thérapeutique de ces produits n'est pas remis en cause et leur balance bénéfice/risque reste positive ». C'est ce qu'ont tenté d'expliquer, pour le célécoxib, deux experts internationaux, le cardiologue français à l'hôpital la Pitié-Salpêtrière, professeur Montalescot Gilles et le clinicien, néphrologue, professeur Andrew Whelton ainsi que le professeur Hachemi Djoudi, chef de service de rhumatologie EHS de Douéra, lors du symposium organisé par le laboratoire Pfizer, mercredi dernier, à l'hôtel Sheraton. Pour ces scientifiques, toutes les études ont montré que les anti-inflammatoires non stéroïdiens présentent des contre-indications, mais ils restent que la prescription doit se faire selon les nouvelles règles établies par l'Afssaps. Selon Pr Montalescot, ce produit qui est prescrit dans le traitement de l'arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde chez l'adulte peut présenter probablement des effets cardio-vasculaires comme tous les AINS, mais il se comporte plutôt mieux que les autres . Pour lui, il est l'un des mieux tolérés de cette classe. Il a souligné qu'il est important d'évaluer le risque cardio-vasculaire du patient avant de déclencher la prescription d'anti-inflammatoire. Et c'est à partir de là, qu'il faut décider de la durée et de la dose à prescrire. Que présente de plus ce médicament ? Pour Pr Montalescot, il est mieux toléré sur le plan digestif que les autres AINS. « Sur le plan cardio-vasculaire, le célécoxib est moins toxique que les AINS classiques qui eux n'ont pas été évalués aussi bien que ces nouvelles molécules qui ont fait l'objet d'études randomisées et de surveillance très attentive », a-t-il précisé. Pr Djoudi a, quant lui, fait une rétrospective sur l'utilisation du célécoxib en Algérie et les recommandations du centre de la pharmaco-vigilance et de matério-vigilance (CNPM) algérien qui a autorisé le laboratoire Pfizer en novembre dernier à reprendre la promotion du produit sous réserve des recommandations à savoir, entre autres, l'évaluation du rapport bénéfice/risque pour chaque malade et une posologie ne dépassant pas la dose de 100 mg 1à2 fois par jour pour l'arthrose et 100 à 200 mg, 1 à 2 fois par jour, pour la polyarthrite rhumatoïde. Pour sa part, le Pr Andrew Whelton est longuement revenu sur les différentes études réalisées (Lass, Vigor etc.) sur ces nouvelles molécules. Il a indiqué que les données cliniques ont montré que le célécoxib présente une tolérance digestive mieux que les autres AINS. Quant aux problèmes cardio-vasculaires, l'orateur a souligné que l'utilisation de ce produit à court terme ne présente aucun risque. Mais, il a signalé que les AINS doivent être accompagnés des mises en garde et doivent être utilisés avec des indications et posologies appropriées. Le conférencier a indiqué qu'au plan rénal, il y a moins de risque de rétention hydro-sodés comparativement aux AINS caloriques qui eux présentent des perturbations importantes de la tension artérielle. Pour lui, le fait de fumer « constitue 8 à 10 fois le risque d'avoir des problèmes que l'utilisation de l'AINS ».