Mis à l'index suite à des recherches qui avaient démontré une corrélation flagrante entre leur absorption et l'augmentation d'accidents cardiovasculaires, le Celebrex, le Vioxx et le Bextra sont à nouveau sur la sellette. Le quotidien français Le Monde, dans son édition du 20 février, rapporte les résultats du comité de la Food and Drug Administration (FDA, agence américaine de réglementation des produits pharmaceutiques et alimentaires) qui classe ces anti-inflammatoires dernière génération dans la catégorie « black box » (label bordé de noir). Cette distinction, qui devrait apparaître sur les emballages des ces trois médicaments, est assez rare. C'est une mise en garde sérieuse contre les dangers potentiels liés à leurs prises. Imposé par le Comité aux fabricants, cette mesure est accompagnée de restriction quant à leur prescription par le médecin. Les 32 experts du comité, principalement composé de médecins, ont lancé « un super avertissement » pour le Vioxx qui fut retiré du marché par son fabricant, Merck, suite aux recherches entreprises par ce dernier et qui ont permis de découvrir sa forte propension à provoquer des accidents cardiovasculaires. S'il a été jugé par l'ensemble du comité que le Celebrex et le Bextra présentaient moins de danger, à condition d'en limiter la consommation à une dose normale de 200 mg (à 400 mg, les dangers d'accidents cardiovasculaires ont été démontrés), il n'en demeure pas moins que l'accès à ces médicaments doit être limité. « Nous voulons surtout nous assurer que cette nouvelle classe d'anti-inflammatoires puissants continue à être accessible à ceux qui en ont absolument besoin, tout en étant hors de portée des personnes à haut risque », explique le docteur Steven Nissen, membre du comité. Ces anti-inflammatoires de la famille des coxibs (inhibiteurs sélectifs d'une enzyme dite cyclo-oxygenase-2) sont largement prescrits pour l'arthrose et présentent l'avantage de ne pas irriter les intestins et l'estomac. D'autres études devraient être entreprises pour évaluer leurs effets sur la tension artérielle en fonction de la durée d'utilisation et des dosages. Et d'élargir les recherches à l'autre classe d'anti-inflammatoires tels que l'aspirine, l'ibuprofen et le naproxen. Ces médicaments, accessibles sur le marché algérien, ont pourtant fait l'objet de restrictions de la part du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. La tutelle adoptera-t-elle une position plus laxiste ou plus draconienne que le comité américain ? Tout juste averti de la prise de position du comité américain, M. Slimi, du ministère, n'a pas pu répondre à nos questions hier.
