Néphrologue, auteur de trois livres et de plusieurs études scientifiques publiées dans The Lancet, le professeur Andrew Whelton nous livre dans cet entretien les dernières données concernant le Célécoxib, qui a fait l'objet d'une réévaluation par l'Agence européenne du médicament. Quelle évaluation faites-vous du Célécoxib ? Parmi tous les nouveaux anti-inflammatoires et analgésiques, il a été le médicament le plus étudié dans le monde. Sur la base des différentes études, on peut dire qu'il est d'une efficacité comparable à tout autre médicament disponible sur le marché. Pourtant, les anti-inflammatoires non stéroïdiens présentent des risques gastriques. Qu'en est-il du Célécoxib ? C'est un médicament qui présente une tolérance supérieure et moins de complications gastro-intestinales. Au départ, le Célécoxib a été développé spécifiquement pour voir s'il présentait une toxicité inférieure pour ce qui est du tractus digestif. Les études qui ont évalué des centaines, voire des millions de patients que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord, ont montré que le risque d'hémorragie et de saignement est - et de manière significative - inférieur 4 à 5 fois aux risques présentés par les AINS classiques. Ce qui est très intéressant, c'est le fait de reconnaître que récemment, il a été démontré que tous les AINS présentent un risque faible d'événements cardio-vasculaires. Le seul qui peut être le plus sûr, c'est le placebo mais dans ce cas-là, on ne peut parler de médicament. Quels sont les risques sur le plan néphrologique ? C'est une question extrêmement importante. J'ai moi-même réalisé une étude dans plus de 50 pays pour le compte de l'OMS sur les effets secondaires du médicament. Sur ce point précis, on a constaté que les anticox 2 comme le Célécoxib peuvent aussi entraîner des insuffisances rénales graves, qui sont, en réalité, à un niveau de détérioration des lésions rénales tolérable. Mais il est clair que ces anticox 2 ont une petite marge de sécurité supérieure par rapport aux AINS classiques. La sévérité avec laquelle sont jugés les coxib a montré que certains produits, tel Valcoxib, ont été suspendus à la vente, parce que 1 patient sur 1 million pouvait présenter un effet secondaire cutané grave. Le Célécoxib peut alors être prescrit en toute sécurité... La réponse, c'est oui. Il est aussi efficace et aussi sûr, sans aucun doute, que tous les autres AINS qui sont disponibles depuis de nombreuses années.