Le derby maghrébin entre le Maroc et l'Algérie, prévu le 4 juin prochain à Marrakech comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012, revêt une grande importance pour les deux sélections qui n'ont pas droit à l'erreur. C'est pourquoi, d'ailleurs, le sélectionneur algérien Abdelhak Benchikha le qualifie de «finale» du groupe. Le vainqueur franchira, en effet, un pas géant vers la qualification à la CAN qui sera organisée conjointement au début de la prochaine année par la Guinée équatoriale et le Gabon. Dans la conférence de presse animée hier au stade olympique du 5 Juillet, l'entraîneur national a insisté sur le caractère capital de cette rencontre. «Ce match représente pour moi une finale, son résultat déterminera les chances de qualification de chaque pays. Et une finale, il faudra qu'elle se gagne. Ce sera une vraie bataille dans le sens sportif du terme.» Des propos qui traduisent, on ne peut plus clair, la détermination du staff technique national de mener les Verts vers un succès face aux Lions de l'Atlas. Où se situent les clés de la rencontre ? Le coach répond : «D'abord, il faudra assurer l'équilibre au niveau du milieu de terrain. Comme il faudra assurer une bonne transition entre les différents compartiments. Pour le reste, prions Dieu de nous aider». Pour Benchikha, le lieu du déroulement de la rencontre importe peu, car la nature du stade n'a jamais été un critère de performance. Idem pour l'arbitrage. Benchikha donnait l'impression d'un homme optimiste, surtout qu'il aura sous la main un grand choix avec le retour de Karim Matmour (Borussia M'Gladbach), Foued Kadir (Valenciennes) et Adlène Guedioura (Wolverhampton). Les cas Chaouchi et Abdoun Ainsi, les cas de 2 joueurs : le gardien de but de l'ES Sétif, Fawzi Chaouchi, et le pensionnaire de Kavala, Djamel Abdoun, se sont taillés la part du lion dans cette rencontre Benchikha-presse nationale. Sans l'avouer ouvertement, l'entraîneur national laisse entendre que la mise à l'écart du portier sétifien est d'ordre disciplinaire. «Ce gardien est surmédiatisé. En lisant quotidiennement la presse, Chaouchi est toujours présent. Il est évoqué malheureusement dans le mauvais sens pour révéler ses écarts disciplinaires. J'aurais aimé lire qu'il a sauvé son équipe d'une défaite», se contente de dire Benchikha qui qualifie, en parallèle, son remplacement par Doukha (USMH) de décision judicieuse, compte tenu des prestations de ce dernier durant la saison. Et ce n'est pas sa bévue en finale de Coupe d'Algérie contre la JS Kabylie qui va remettre tout en cause. «J'ai assisté à un certain CRB-USMH. Doukha a été excellent. Je me disais alors que ce gardien pourrait devenir le n°1 de l'équipe nationale», soutient-il encore, non sans démentir les (fausses) informations selon lesquelles Djamel Abdoun aurait été écarté pour cause d'indiscipline. «Je n'ai jamais eu de problème avec ce joueur ni avec quelqu'un d'autre. J'ai choisi les joueurs selon des critères précis. J'ai un contrat de performance, j'ai pris ceux qui peuvent m'assurer une performance positive contre le Maroc», explique Benchikha. A propos de Ferradj (Brest), le nouveau venu chez les Verts, Benchikha explique : «C'est un joueur que je suivais depuis un bon moment. Il peut nous apporter un plus.» «Gerets m'aurait déçu si…» Le coach des Verts ouvrira, cependant, la parenthèse pour commenter les déclarations (fréquentes) du sélectionneur marocain, Eric Gerets, lequel technicien ne cesse de mettre l'accent sur l'importance de prendre sa revanche sur l'équipe algérienne qui l'a battu, le 27 mars dernier à Annaba par 1 but à 0. Benchikha a qualifié l'attitude du technicien belge d'«objective». «Je ne vois pas où est le mal, Gerets parle d'une revanche sportive. C'est une position objective et logique dans la mesure où les Marocains sont tenus de réagir après leur défaite à Annaba. Je respecte beaucoup Gerets et je comprends parfaitement sa volonté de réagir», commente le conférencier qui précise dans ce sillage qu'il aurait été «déçu si Eric Gerets avait prôné un autre langage». D'après Benchikha, «la sélection marocaine demeure un adversaire redoutable du fait qu'elle dispose d'un groupe pétri d'individualités».