Les 5200 sidérurgistes de l'ensemble des unités de production d'ArcelorMittal El Hadjar seront en grève générale illimitée à partir du 28 mai, apprend-on auprès du syndicat de l'entreprise. Cette menace de grève a été décidée à l'unanimité par les membres des sections syndicales de l'entreprise réunis en conférence le 17 mai. «Elle est motivée par des propositions très en deçà des attentes des travailleurs, avancées par l'employeur lors des négociations salariales», justifie le secrétaire général du syndicat du complexe sidérurgique d'El Hadjar qui laisse, cependant, «la porte ouverte au dialogue social même durant l'arrêt de travail dans le but de trouver une solution aux revendications salariales». L'annonce de recourir à la paralysie de l'usine pour faire aboutir des revendications salariales intervient dans un contexte financier difficile. En difficulté financière, le complexe d'El Hadjar est depuis plusieurs mois en cessation de paiement. Quelques semaines auparavant, son directeur général, Vincent Legouic, avait annoncé un plan business de 500 millions d'euros visant à réhabiliter l'outil de production du complexe dont le haut fourneau et l'unité de la cokerie sont en stand-by depuis plus d'une année. Aussi, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, avait reçu récemment le secrétaire général du syndicat et le président du comité de participation d'ArcelorMittal El Hadjar ainsi que le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, de la mécanique, de l'électricité et de l'électronique (FNTMMEE) où il leur avait assuré la disponibilité des pouvoirs publics à soutenir le plan d'investissement du complexe. Fort de cet appui, le syndicat s'est penché sur les négociations salariales à l'effet d'assurer une paix sociale favorable au lancement du plan de développement annoncé par l'employeur. «Après avoir effectué les démarches nécessaires auprès des pouvoirs publics sur le dossier de l'investissement, le syndicat a repris les négociations salariales avec la direction de la filiale algérienne du numéro un mondial de l'acier. Après quatre séances de travail, les propositions avancées par l'employeur sont en deçà des attentes des travailleurs», conclut le syndicat dans un communiqué rendu public. Contactée, la direction générale a déclaré que «malgré la situation financière critique de l'entreprise, nous avons proposé une augmentation totale de 24% sur le salaire de base, à raison de 8% chaque année, dont 4% sans condition et 4% liés à la production». Sur la question de la grève, l'employeur privilègie le dialogue en précisant que «la date du 28 mai est très proche et le syndicat n'aura pas les coudées franches pour respecter la procédure régissant les grèves».