En révélant au grand jour cette triste affaire de combine, le manager du club jette un véritable pavé dans la mare. La semaine dernière, Brahim Saou, manager de la SPA-USB, a déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'il détenait des preuves irréfutables que le match USB-NAHD, rencontre charnière pour les deux équipes, comptant pour la 21e journée du championnat national de ligue 2, a été truqué au profit du Milaha qui l'a emporté 1 à 2. Il expliquera que des enregistrements de conversations, déposés au commissariat, corroborent ses dires et témoignent de l'implication dans cette affaire de plusieurs personnes, dont d'anciens entraîneurs, des intermédiaires, des pseudo- négociateurs de Biskra et d'El Eulma, ainsi que des joueurs du cru local. Il accusera le père de Walid Gaha et celui-ci, gardien de but de la Khadra des Ziban, et deux autres joueurs, d'avoir accepté des extras pour faciliter la tâche aux visiteurs. La main posée sur un exemplaire du Coran, il racontera devant une assistance, éberluée par de telles révélations, qu'il avait l'intention de purifier le milieu «malsain» du football; et que pour cela il avait déposé une plainte contre les instigateurs et les bénéficiaires de cette forfaiture, «sans laquelle l'équipe de football de Biskra serait en bien meilleure position au classement général». Ali Houhou, président de la société sportive, revenu aux affaires pour remettre un peu d'ordre dans la maison USB, est apparemment désolé qu'une telle affaire puisse ternir le parcours de l'équipe fanion de la reine des Ziban. A ce propos, il a noté: «Biskra n'a plus de fils jaloux de son devenir. Nous devons nous occuper de structurer sérieusement notre SPA, lui trouver des ressources financières pérennes et engager un encadrement capable de répondre à nos besoins. Ce genre d'affaires n'apporte rien à notre ville et à notre club.» Dans la soirée de vendredi passé, Walid Gaha et son père ont, à leur tour, animé un point de presse pour répondre aux graves accusations proférées à leur encontre par le manager du club. «Brahim Saou affirme qu'il détient des enregistrements prouvant mon implication et celle de mon fils dans la défaite concédée par l'USB face au NAHD. Eh bien, je le défie de nous les montrer. Il semble que ce député ait oublié que nous l'avons aidé à plusieurs reprises pour se sortir du pétrin du temps où il était maire de Chetma. Il a jeté mon fils en pâture à la vindicte populaire pour masquer ses propres déficiences. Nous sommes issus d'une famille honnête et nous n'avons jamais commis les actes qu'il nous prête», a déclaré le père de Walid, après avoir juré trois fois, lui aussi, la main posée sur le Coran, de ne pas travestir la vérité. L'homme est un cinquantenaire visiblement abasourdi par la tournure des choses mais qui ne mâche pas ses mots. Il a annoncé qu'il allait, lui aussi, déposer une plainte pour diffamation contre Brahim Saou, à qui il exigera des excuses publiques pour une réhabilitation de l'honneur de son fils et de sa famille touchés au plus profond de leur sensibilité par cette dénonciation, dont il dit: «Cette affaire, aux relents de manipulation, indécente et humiliante pour mon fils, ma famille et tout le secteur sportif de Biskra.» Prenant la parole, Walid Gaha a récusé toutes les allégations de son accusateur. Il expliquera qu'il ne connaît ni d'Adam ni d'Eve les personnes citées dans ce scandale et avec lesquelles il aurait eu des contacts téléphoniques; ajoutant qu'il ne trahira jamais l'USB où il évolue depuis sa plus tendre enfance.