Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, confirme que la nouvelle aérogare d'Alger sera opérationnelle à la fin du premier trimestre de l'année prochaine. Invité hier au forum hebdomadaire de l'ENTV, le ministre a estimé que les travaux seront achevés « comme prévu à la fin du mois de janvier ». « Il y a trois jours, j'ai effectué une visite sur site et je vous confirme que tout est fin prêt pour que cette infrastructure soit livrée dans les délais », a précisé M. Maghlaoui. Il assure que tous les intervenants, aussi bien les Chinois, l'entreprise des Aéroports de Paris (ADEP) que les entreprises algériennes engagées dans ce projet, ont pratiquement terminé leurs travaux. « Il sera sans doute mis en exploitation à la fin du premier trimestre », précise le ministre qui n'a, visiblement, pas voulu s'expliquer sur la date butoir qu'il s'était fixée avant, à savoir le 31 décembre 2005. A une question sur la révision à la baisse des capacités de cette aérogare homologuée par l'organisation internationale de l'aviation civile IATA, le ministre dément en faisant remarquer qu'elle devrait permettre le transport de 6 millions de passagers conformément aux prévisions. De la même manière, il indique que la surface de la nouvelle aérogare est la même, c'est-à-dire 6 ha. Toujours au chapitre du transport aérien, M. Maghlaoui répète une nouvelle fois que le ciel algérien reste pour l'heure plombé pour les compagnies privées nationales ou étrangères. « On pourrait envisager une ouverture à la concurrence du transport aérien dans le futur pour une compagnie privée ou publique », répond-il, suggérant ainsi que le monopole de fait d'Air Algérie a encore de beaux jours devant lui. « On doit d'abord réorganiser Air Algérie et acheter de nouveaux appareils spécifiques aux lignes intérieures avant d'envisager une ouverture », argue le ministre qui affirme : « Nous évoluons en fonction de nos intérêts. » En revanche, M. Maghlaoui s'affaire d'après son discours à arracher des parts du marché international via notamment les lignes Alger-Pékin et Alger-Montréal qu'Air Algérie voudrait desservir le plus tôt possible, puisque « les négociations sont bien avancées ». S'agissant du transport urbain dans la capitale, le ministre dit ne pas avoir la baguette magique pour résoudre ce terrible goulot d'étranglement. La cause en revient d'après lui à la position géographique d'Alger, son urbanisme et sa population. Il compte cependant sur l'apport du métro qui devrait transporter selon lui quelque 200 millions de passagers par an, à compter de 2008, grâce à sa ligne de 9 km qui devrait relier la Grande Poste à Haï El Badr. Le ministre compte également sur les deux lignes de tramway qui devraient relier Aïn Bénian à la place des Martyrs sur 15 km et une autre ligne de 23 km qui irait jusqu'à Dergana. Ce tramway qui reste au stade de projet devrait être « livré » à la fin 2008. Au plan national, M. Maghlaoui a annoncé une avalanche de chiffres et autant de projets. Ainsi, on retiendra que pas moins de 43 projets dans le secteur des transports (chemins de fer, routes, tramway...) sont en chantier pour la bagatelle de 500 milliards de dinars. Même le téléphérique connaîtra un boom, à en croire le ministre. Des projets ambitieux qui font dire à M. Maghlaoui que « l'on s'attend à transporter plus de 200 millions de passagers à l'horizon 2010 ». Sauf qu'il ne s'agit que de prévisions.