La cité Berkani Hamza, érigée durant les années 1980, est de loin la plus importante, compte tenu de l'espace qui lui a été affecté et du nombre de maisons qui y sont édifiées. En cette période, la ville de Meskiana ne dépassait guère les 15 000 habitants. Aussi, les lotissements étaient-ils disponibles à souhait et qu'il relevait des prérogatives de l'APC d'en attribuer à tour de bras des parcelles à bâtir aux citoyens désireux d'en bénéficier. La fièvre de bâtir grand et haut battait son plein, d'autant que les prix des matériaux de construction étaient dérisoires et à la portée des bourses moyennes. En ce temps-là, on avait hâte de procéder à l'extension de la ville. Et cela fut fait en un temps relativement court. De même que pour l'ancien centre-ville, la nouvelle cité a l'avantage d'être délimitée par quatre grandes avenues. Mais là où le bât blesse, c'est l'attribution de lots à bâtir de plus de 350 m2. Les îlots, qui comportent au moins huit maisons dont seulement quatre ont deux façades, sont si proches l'un de l'autre que parfois un véhicule ne peut y passer. Pourtant, entre quatre îlots, ont été aménagés des parkings. Ce que personne ne s'empêchera de remarquer, c'est la présence de poteaux érigés au milieu des passages. Si aujourd'hui les rues ne sont pas goudronnées, c'est parce qu'on n'a pas encore délimité les trottoirs des chaussées. A moins qu'il soit prévu de poser une couche d'asphalte de bout en bout, d'autant qu'il n'existe pas de bordures de trottoirs, entre certains îlots. Enfin, signalons que la cité en question est érigée sur un terrain gonflant, donc agressif, à plus d'un titre. Certaines habitations comportent des fissures. Les services techniques d'alors auraient pu préconiser l'utilisation de matériaux spécifiques pour éviter des lézardes aux murs, ce qui suppose des dépenses imprévues et gênantes pour le budget familial. Il reste qu'à Meskiana, on a distribué avec une prodigalité déconcertante les assiettes de terrain à bâtir, de sorte qu'aujourd'hui on tire le diable par la queue pour réaliser le moindre projet en matière d'habitat.