Taksebt, l'un des plus grands villages de la commune d'Iflissen, recèle des vestiges archéologiques de grande valeur. Le village Taksebt, dans la commune d'Iflissen (Tigzirt), renferme plusieurs vestiges historiques qui remontent à l'ère de l'Empire romain. C'est le cas de cette arcade conçue à la pierre sèche et que l'on nomme en kabyle, depuis la nuit des temps, Ameqias (anneau), de par sa forme justement et dont l'association culturelle locale porte le nom, ou encore de Soumaâ (citadelle), l'endroit le plus visité de tous ces sites archéologiques de la localité. Selon des animateurs de l'association, il y a plus d'une dizaine d'années, une équipe d'archéologues s'y était intéressée et avait séjourné pendant plusieurs jours, mais sans plus. On parle également de l'existence d'une conduite souterraine qui relierait ce site à l'antique Iomunium (Tigzirt), soit d'une distance de quelque 3 km. Des Moudjahidine s'y étaient réfugiés durant la guerre de libération nationale. Des travaux de confortement et de réfection avaient été entrepris sur ce site par la direction de la culture, mais cela reste insuffisant. Cette zone possède également un autre site, communément appelé Arrich, à la beauté remarquable. Resté intact jusqu'aux années 1990, ce lieu, un ancien village, offre une image de fresque vivante, si ce n'est ces constructions récentes qui poussent aux alentours et menacent d'engloutir son originalité. Celle-ci réside en effet dans l'agencement de ses maisons, de ses allées en pierres, de ses toitures en tuiles rouges traditionnelles (tuiles romaines ou kabyles, comme on les appelait), le tout constituant un paysage au charme incomparable. Arvi, un autre vieux village, situé à 2 km du chef-lieu de la commune d'Iflissen, est un autre site archéologique, quasi identique d'Arrich, sauf qu'il est de moindre taille. El Djelahem, une crête rocailleuse où l'armée française avait installé un de ses postes avancés durant la guerre d'indépendance, est également un autre site archéologique qui mérite visite et protection. Des fils de barbelés et des vestiges de cellules pour des détenus, construites à la pierre sèche, sont encore là comme témoins de ces souvenirs immémoriaux. Des villageois d'Arvi y viennent fréquemment pour célébrer divers rites ancestraux. Faute de financement suffisant pour l'entretien régulier de ces sites constituant la mémoire vive de plusieurs générations, ces lieux historiques risquent de s'effacer carrément, de par le caractère d'abandon dont ils font l'objet. Des jeunes de Taksebt avaient certes entrepris des démarches auprès d'ONG européennes pour des financements dans ce sens, mais la complexité du montage d'un tel dossier, auquel se greffent aussi des réticences de propriétaires des terrains, ont fini par dissuader les plus volontaires d'entre ces bénévoles et avorter l'initiative.