Pour une première dans l'histoire du sport algérien, c'en est une, comme dirait le commun des mortels. Effectivement, depuis que les litiges font la Une, entre certaines fédérations et le MJS, jamais le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales n'a opposé de décisions contraires aux vœux de son homologue chargé du sport. Or, cette fois, dans l'affaire d'invalidation par le ministère de la Jeunesse et des Sports de l'AG de la Fédération de boules, qui s'est tenue le 9 avril dernier, les choses ont pris une autre tournure.En effet, d'un côté, le MJS qui avait saisi le ministère de l'Intérieur pour entériner sa décision d'invalidation, de l'autre, la Fédération de boules qui lui avait adressé un recours pour absence de motifs. Entre-temps, le MJS décide de convoquer l'AG ordinaire pour le 28 mai, dans la salle de conférence du COA. L'AG se tient en présence de 23 ligues et en l'absence du président de la Fédération et de son bureau exécutif. Le directeur général des sports, Hocine Kennouche, présent dans la salle, en compagnie de ses adjoints et de l'inspecteur général du MJS, nous dira : «Nous avons reçu une lettre, cette fin de semaine, du ministère de l'Intérieur. Mais sachez qu'il n'a aucunement le droit de s'immiscer dans les affaires du MJS. Son rôle se limite uniquement à la délivrance des agréments et aux autorisations d'organisation de manifestations sportives. Toute autre action n'est qu'ingérence dans nos prérogatives.» Cette situation ne semblait pas plaire du tout à M. Kennouche qui ajouta : «Avec de telles décisions, la porte à la contestation est grandement ouverte. Il faut que les autorités s'alignent sur la légalité. Par ailleurs, aucun texte ni article régissant le sport ne renvoie à des décisions du ministère de l'Intérieur.» Pour le directeur des sports, cette affaire est née d'un abus de pouvoir de la Fédération de boules qui a fait adopter, par son bureau et non par l'AG, une procédure d'affiliation des ligues. «Pourquoi un cahier des charges pour une ligue qui n'a que des broutilles comme subventions ?», s'exclame-t-il. Il nous dira que les 7 ligues exclues de la première AG avaient souscrit à leur affiliation, qu'elles avaient payé leurs cotisations et assurances et engagé leurs licences.Contacté par nos soins, le président de la Fédération, El Hadi Mekboul, nous spécifiera qu'il n'est nullement question de refaire l'AG, puisque les motifs de l'invalidation ne leur ont pas été signifiés et qu'ils ont fait un recours au ministère de l'Intérieur, garant de la réglementation, qui a transmis au MJS sa décision. Révolté par la tournure de la situation, il nous précisera : «Je tiens à dénoncer la pression faite par le MJS sur les ligues à travers les DJS, qui ont même mis à leur disposition leurs véhicules pour être présents à l'AG de ce samedi. Les ligues ont aussi été menacées de voir leur subvention disparaître au cas où elles seraient absentes à Alger.» Questionné sur son absence à ladite AG, le président de la FASB indiquera : «Je ne peux cautionner une telle attitude contraire à la souveraineté de l'AG et de surcroît faire assister les 7 ligues qui ont reconnu par écrit ne pas s'aligner sur les directives de notre Fédération.» Enfin, il y a lieu de savoir qu'à l'issue de l'AG de ce samedi, il a été décidé d'installer un comité de crise, qui constatera la carence de la FASB et qui transmettra un PV au ministre pour étude et avis. Affaire à suivre……