L'Algérie fait partie des rares pays dans le monde où on cultive de la spiruline, une algue très riche, qui est devenue l'une des ressources d'une importance stratégique. Les USA détiennent 50% de la production mondiale. Deux pays seulement en Europe produisent de la spiruline ; il s'agit de la France et de la Hongrie. L'investissement pour la construction d'une petite ferme de production d'une tonne de spiruline est estimé à 323 000 euros. En Algérie, on est au stade de la production artisanale et expérimentale. L'unique Algérien qui connaît parfaitement le processus de production de cette espèce d'algue s'appelle Hiri Abdelkader. Il a réussi à la faire déplacer de son environnement naturel (El Guelta) vers un bassin. Il dispose d'un bassin d'une superficie légèrement au-dessus de 20 m2 et produit 20 kg de spiruline sèche par an. C'est dans la région de Tamanrasset que cela se passe. Quatre mois après l'ensemencement du bassin, on peut déjà récolter la spiruline. Le kilogramme de spiruline est vendu sur le marché mondial à 560 euros. Les principales fermes de production de spiruline se trouvent aux USA (Californie et Haïti), en Thaïlande et en Chine. Selon les conclusions des dernières recherches du mois de mai 2005, il s'avère qu'un kilogramme de spiruline équivaut à une tonne de légumes et de fruits. La spiruline est une algue qui se distingue par une richesse en protéines, en lipides, en glucide et onze autres vitamines (A, B1, B12, etc.). C'est une espèce d'algue qui se développe dans les lacs alcalins, dans le désert et à proximité des anciens cratères de volcans. La spiruline a besoin d'une eau saumâtre et d'une température qui varie entre 35 et 40°. Sa récolte au mètre carré peut atteindre jusqu'à 10 g. La spiruline avait attiré les industriels qui avaient réussi à fabriquer avec cette algue des produits parapharmaceutiques, des aliments pour le bétail et les poissons élevés dans les aquariums. Dans les pays industrialisés, elle est vendue en gélules et en comprimés. C'est un complément alimentaire pour les personnes victimes de la malnutrition, de la fatigue, de l'anémie, du goitre endémique. D'ailleurs, l'élite sportive chinoise consomme de la spiruline, qui demeure un apport de fortifiant de qualité pour les sportifs. La spiruline est une ressource alimentaire d'origine végétale de qualité, qui a été utilisée par les grands éleveurs de bétail, pour éviter la maladie de la vache folle. En Algérie, dans l'attente de la mise en place des unités de production et de transformation de cette espèce d'algue, on se contente de la commercialiser et de l'exporter à l'état brut en dépit d'une faible production. La demande du marché mondial ne cesse d'augmenter. La culture de la spiruline en Algérie est en mesure d'encourager la création des petites entreprises dans le cadre des dispositifs de prise en charge des citoyens sans emplois, au Sahara algérien. L'avantage pour notre pays, c'est que les coûts de l'investissement et de la production sont insignifiants en raison de l'environnement naturel et des conditions climatiques du sud du pays, de la disponibilité des matériaux à l'échelle nationale et le coût pas du tout élevé de la main-d'œuvre, notamment pour les Algériens qui résident dans le sud du pays. Une jeune algérienne, Melle Nadia Moussi, ingénieur qui exerce en qualité de cadre au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH), continue de faire des recherches en sein du comité pour l'élaboration, l'évaluation et le suivi du programme de la mise en valeur des ressources algales, pour développer et accompagner les éventuels investisseurs dans la production de cette espèce d'algue. Quant à Melle Chader Samira, attachée de recherche au niveau de la division bioénergie et environnement du centre de développement des énergies renouvelables de Bouzaréah, elle s'intéresse actuellement sur une autre espèce de spiruline différente à celle de la région de Tamanrasset, puisqu'elle est localisée dans un lac de la région d'El Goléa. La recherche en cours effectuée sur cette autre espèce de spiruline est optimisée, afin d'obtenir la production de l'énergie biohydrogène. Autant de recherches initiées par le MPRH, pour intégrer les activités du secteur de la pêche et de l'aquaculture dans le schéma directeur national du développement durable.