Un voyage de l'Homme vers Mars ne saurait s'envisager avant l'horizon 2030, mais ici-bas on planche déjà sur les menus qui permettront aux futurs astronautes de survivre lors de missions spatiales de longue durée. «Pain martien à la confiture de tomates vertes», «gnocchis à la spiruline», «Millefeuille de pommes de terre et tomates», «riz au lait de soja» sont au nombre des 11 recettes mises au point pour le compte de l'Agence spatiale européenne. «Qui voudrait s'embarquer pour un voyage de 1 000 jours ? l'équivalent d'un aller-retour vers Mars ? en sachant qu'il n'aura que du pain à chaque repas ?», interroge un chercheur. Pour les missions courtes de type navette ou même Apollo, tout le nécessaire à la survie est embarqué depuis la Terre (bouteilles d'oxygène et d'eau, nourriture), ce qui sera impossible pour des missions habitées de longue durée. «Pour un métabolisme normal, il faut compter 5 kg par jour et par personne, quantité combinant oxygène, eau et nourriture. Pour 6 hommes, l'équipage classique d'une mission vers Mars, on arriverait à une masse de 30 t, ce qui est colossal. D'où l'intérêt de produire de la nourriture à bord et aussi de recycler : l'eau sale en eau propre, l'air sale en air propre», explique le chercheur. Ces neuf produits sont le riz, l'oignon, la tomate, le soja, la pomme de terre, la laitue, les épinards, le blé et la spiruline, une algue bleu-vert très riche en protéines et qui pousse sans beaucoup d'eau.