Le congrès électif de la FIFA qui se tient aujourd'hui à Zurich dans un climat délétère et sur fond de règlement de comptes entre les partisans du statu quo et ceux qui ont osé défier le maître de céans et président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter. Le Qatari Mohamed Bin Hammam a commis un crime de lèse-majesté en se portant candidat à l'élection au poste de président de l'instance mondiale de football qui a eu lieu sur les terres de celui qui s'est porté candidat à sa propre succession. Après des semaines de campagne, les deux candidats étaient au coude-à-coude. Tout s'est accéléré dimanche, jour de l'annonce du retrait de Mohamed Bin Hammam de la course au fauteuil présidentiel. Il a fini par jeter l'éponge lorsqu'il a pris la mesure de l'ampleur des attaques dirigées contre lui, d'abord, et son pays, ensuite. Le chantage orchestré contre le Qatar par des Européens, bien relayés par Blatter et le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, a eu raison du Qatari. Pour discréditer le président de la Confédération asiatique de football (AFC), Mohamed Bin Hammam, ses adversaires, Blatter et Valcke en première ligne, l'ont accusé «de corruption de dirigeants des Caraïbes» et l'ont traduit devant la commission d'éthique de la FIFA, aux ordres de Blatter, pour l'éloigner définitivement. La riposte du patron de l'AFC a été sans conséquence pour le Suisse. La commission de l'éthique l'a complètement blanchi et lui a donné ainsi le quitus pour briguer un nouveau mandat. La réélection, aujourd'hui, de Joseph Sepp Blatter au poste de président de la FIFA ne réglera pas les épineux problèmes qui empoisonnent l'association qui regroupe 208 fédérations nationales. En premier, celui de la corruption où Blatter a été maintes fois cité, mais jamais condamné. Ses dernières années de présidence ont été jalonnées de scandales et de coups bas portés à ses adversaires qui préconisaient le changement dans la gestion des affaires du football. Ce soir, Joseph Blatter fêtera sa réélection, mais creusera un peu plus la tombe de la FIFA. Au soir de ce succès annoncé, l'instance mondiale du football était plus que jamais divisée sur son avenir et les hommes qui devront le conduire. A terme, ce sera une victoire à la Pyrrhus.