Le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, candidat à sa propre succession, devra compter avec le Qatari Mohamed Bin Hammam qui a annoncé sa candidature à la présidence de la FIFA, vendredi à partir de Kuala Lumpur. Arrivé à la tête de la FIFA au congrès de Paris en 1998, Joseph S. Blatter aimerait bien décrocher un 4e mandat chez lui en Suisse le 1er juin prochain. A 75 ans, il ne veut pas encore prendre sa retraite. L'entrée en jeu de Mohamed Bin Hammam va contrarier ses plans et l'obliger à compter ses alliés. Le président de la puissante Confédération asiatique (AFC) peut compter sur les 46 voix de cette instance totalement rangée derrière lui, sans oublier celles (53) de la Confédération africaine de football (CAF), et celles des déçus de l'UEFA, par exemple l'Angleterre et l'Espagne, qui n'ont pas digéré leur échec dans la course à l'organisation de la Coupe du monde 2018… Bin Hammam, qui a longtemps accompagné et soutenu Blatter dans ses campagnes, n'est pas resté insensible aux nombreuses sollicitations d'associations qui lui demandaient de se porter candidat pour mettre un terme au règne sans fin de l'ancienne cheville ouvrière de Joao Havelange. Le Qatari porte une revendication partagée par une grande partie des Confédérations, à savoir le changement. Les affaires et scandales qui ont éclaboussé la FIFA ces dernières années ont ébranlé le pouvoir Blatter qui a sollicité à maintes reprises les caisses florissantes de la FIFA pour préserver ses acquis et voix. Avec les casseroles que la FIFA traîne en matière de corruption, Bin Hammam joue sur du velours. Il en a conscience. Il préconise des changements dans la manière de gérer l'institution en mettant l'accent sur la transparence qui doit être de mise tout le temps. Bin Hammam veut réduire les «pouvoirs» de l'administration de la FIFA et augmenter ceux des Confédérations et élargir le comité exécutif à 41 membres avec des prérogatives renforcées. Il promet d'augmenter le pactole accordé annuellement aux associations en le portant à 353 000 euros et enfonce le clou sur le sujet qui fâche Blatter et son dauphin désigné, le président de l'UEFA, Michel Platini, c'est-à-dire l'apport de la vidéo dans l'arbitrage. Pour l'instant, Joseph Sepp Blatter possède quelques longueurs d'avance sur Mohamed Bin Hammam. Il est dans la place et gère un butin de guerre de plusieurs milliards d'euros. Dans sa quête vers le fauteuil présidentiel de la FIFA, le Qatari s'est assuré des voix et soutiens et compte bien rééditer l'exploit de son pays qui a obtenu l'organisation de la Coupe du monde 2022 alors que cette compétition semblait promise aux Américains. D'ici le 1er juin, la bataille entre les deux hommes sera chaude.