De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Depuis que la sentence ministérielle relative au nouveau règlement des circoncisions de masse est tombée sur les tables des organismes de santé, en juin 2006, l'appréhension est de taille dans les milieux extra sanitaires. Cet édit qui interdit toute circoncision en dehors du milieu hospitalier ne disposant pas de bloc opératoire venait ainsi mettre de l'ordre dans une pratique qui, malheureusement, n'aura pas survécu avec cette directive. «L'attention est attirée sur l'organisation de campagnes de circoncision pratiquées en dehors des structures hospitalières, qui ont eu des effets graves sur les enfants. En conséquence, toute circoncision doit être prise en charge dans un établissement hospitalier ou privé où doivent être réunies toutes les conditions de sécurité pour sa réussite chirurgicale.» L'exemple le plus éloquent de l'anarchie ayant causé le drame et par là même suscité le réflexe des pouvoirs publics demeure sans conteste «le désormais rituel des mal circoncis» de la commune du Khroub (Constantine). Depuis, à chaque approche du 27e jour de Ramadhan, on évoque cette mésaventure ayant jeté des familles dans le deuil… Une évocation loin d'être fortuite puisqu'elle sert d'exemple aux pères qui jouent avec le feu en faisant circoncire leurs enfants loin des cercles sanitaires officiels autorisés par la direction de la santé. «C'est un acte chirurgical auquel il faut se conformer. Ainsi, point de circoncision collective aléatoire qui s'opère en dehors des structures sanitaires arrêtées par notre organisme», devait préciser le chef de service de la DSP, M. Aït Kaki. Pour la circonstance, 5 hôpitaux ont été retenus pour accueillir les bambins. Il s'agit de la pédiatrie sise au Mansourah, de l'hôpital El Bir, de l'établissement de santé de la cité Daksi et de l'hôpital de la nouvelle ville Ali Mendjeli. De plus, notre interlocuteur fera part de la contribution à titre gracieux de trois cliniques privées. «Nous avons pris attache avec ces trois structures qui ont bien voulu contribuer à l'opération», explique le responsable qui ajoutera que «la circoncision aura démarré à partir du 20e jour de ce mois sacré. Pour la mener à bien, la direction de la santé a mobilisé des chirurgiens répartis par deux par structure». Pour cette année et dans le cadre de la circoncision collective, la DSP table sur la circoncision de 1 000 enfants, soit un nombre en hausse par rapport à celui de l'année dernière où l'on avait procédé à la circoncision de prés de 700 chérubins. Jusqu'à jeudi matin, des parents munis de leur dossier se présentaient au service concerné à la DSP pour s'inscrire dans l'établissement le plus proche de leur domicile. «Chaque inscription est suivie d'une lettre d'orientation pour les parents. Ils doivent présenter leurs enfants 48 heures à l'avance à l'hôpital mentionné afin que ceux-ci subissent un examen préopératoire. S'agissant du nombre de circoncisions par jour, il est arrêté à 5 et verra en revanche une augmentation notamment au 27e jour où il est attendu entre 10 et 15 enfants dans chaque structure. Au demeurant, il est strictement interdit d'enfreindre le règlement. Aucun chirurgien n'est autorisé à dépasser le nombre fixé par la tutelle. Ce sont souvent des signes de fatigue qui “engendrent” des gestes imprécis», soutiennent des médecins. «Ce sera le coup fatal…! » Cette restriction préventive et sécurisante à la fois mettra les associations caritatives dans de mauvaises conditions du fait qu'elles listent autant de «petit monde» soumis au passage obligé par la DSP. Au moins trois associations se sont rendues à la direction, dont le Croissant-Rouge, El Islah et Souboul El Kheirat, pour déposer leurs listes et avoir le rendez-vous. Par ailleurs, selon des sources fiables, la DSP aurait donné le feu vert pour que la circoncision soit non seulement assurée au profit des nécessiteux, mais aussi à d'autres souches. C'est dire que l'organisme serait en mesure de faire face à la demande de cet acte purement gratuit assuré par des professionnels chirurgiens.