Du monde lundi dernier au tribunal d'El Affroun où l'affaire de flagrant délit, relative aux motifs d'incitation à l'attroupement, d'attroupement, de destruction et de dilapidation de biens publics avec constitution de partie civile par l'APC de Beni Tamou et la direction des travaux publics de la wilaya de Blida, a connu son verdict après plus de six heures de débats pendant lesquels la défense de la partie civile brillait par son absence, faisant dire à certains des nombreux avocats des accusés que les reproches n'étaient pas du côté où la justice le croyait. Stratégie facilitée donc aux maîtres Ksentini, Mokeddem, Abdelaziz, Boulefred et consorts qui ont mis en lumière le fait que les dégâts n'avaient pas du tout touché les biens publics représentés par le siège de l'apc et que les véritables mis en cause étaient absents, à savoir ceux qui détiennent la manne financière et celui qui semble oublier qu'il agit au nom du peuple qui l'a élu, ce peuple qui se dit aujourd'hui trahi dans sa confiance. Beaucoup de plaidoiries étaient axées sur la manière dont le président de l'apc voulait faire payer les redevances de consommation d'eau et personne n'a suivi le représentant de la commune qui a, en sus, conforté les présents dans le fait qu'une somme forfaitaire de 2000 DA était exigée de chaque foyer en lieu et place d'un compteur de consommation personnalisé qui différenciera le propriétaire d'un hammam d'un résident dans un appartement. Même le président du tribunal s'était montré étonné de cette manière de gérer une commune aussi riche que Beni Tamou jusqu'à déclarer qu'il était candidat à y résider. Cela ne l'empêchera pas de retenir le chef d'inculpation d'incitation à l'attroupement à l'encontre d'un prévenu, E. Younès, qui écopera de six mois ferme et de 5000 DA d'amende pendant que d'autres personnes se verront soit relaxées ou écoperont de peines de quatre mois avec sursis assorties pour certains d'amendes ne dépassant pas les 5000 DA. Ainsi, ce qui avait été voulu comme un soulèvement de la population n'a été qu'une plate-forme de revendications contre un président d'apc qui semble quelque peu agir selon ses désirs, et les nombreux présents auront suivi les débats d'où ressortait l'extrême hardiesse avec laquelle une rue portant le nom de frères martyrs fut débaptisée pour porter le nom de l'Environnement et le verdict accepté par les familles gardait une fausse note avec l'emprisonnement ferme pour celui qui avait lu la plate-forme de revendications et dont le défenseur projetait de faire appel de la sentence.