Après avoir présenté Wel Moudja Wellet, à Béjaïa, à Tizi Ouzou et à Ghardaïa, le dramaturge algérien, Slimane Benaïssa, fera une quatrième escale à Alger, pour présenter son spectacle, du 7 au 14 juin, à 19h30, à la salle de cinéma Sierra Maestra. Wel Moudja Wellet (Et la houle revient) se décline sous la forme d'un monologue de 60 minutes, écrit et interprété par Slimane Benaïssa. Au cours d'une conférence de presse animée, hier au siège du quotidien El Watan, l'homme de théâtre a indiqué que son nouveau spectacle revêt une nouvelle forme. «Elle ne correspond ni au one man show ni au monologue théâtralisé. Je l'ai construit sous la forme d'un long poème, mélangeant la biographie et l'histoire. C'est un monologue mémoire qui n'a rien d'autobiographique, mais qui essaye de faire le bilan de notre société. Et de poser la problématique : où sommes-nous aujourd'hui», dit-il. El Moudja Wellet se veut à la fois une fresque historique et un tableau critique du détournement des idéaux de la Révolution algérienne, ajouté à cela la confiscation des libertés. Selon le conférencier, nul ne peut aller de l'avant sans se référer à la mémoire. Comme il n'y a pas non plus d'avenir sans mémoire. «Notre métier est de dire ce que la société ne peut pas dire. Notre rôle est de parler de choses douloureuses sans douleur. La société a besoin d'exprimer socialement sa douleur. Cette douleur, nous avons besoin de la dire aux gens» explique-t-il. Le retour de Slimane Benaïssa avec Wel Moudja Wellet s'inscrit dans un travail de continuité, eu égard à ses anciens spectacles, Babor Aghraq et Boualem Zid El Goudem. 40ans de carrière Slimane Benaïssa évolue seul sur la scène avec des éléments de décors sobres réalisés par l'artiste peintre Arezki Larbi – qui rappellent à bien des égards d'autres scènes jouées antérieurement, à l'image entre autres de l'horloge, de l'escabeau, du portemanteau et du pupitre. Dans le texte, il y a également une profusion d'extraits d'autres pièces, le tout porté par le personnage principal, Boualem. Comme il y a une continuité dans son itinéraire, Boualem revient pour dire des choses. «Aujourd'hui, il y a une fusion entre l'auteur et Boualem. J'ai pris un gros risque sur la forme. Sur le plan de l'écriture, j'espère avoir évolué. C'est toute une expérience que j'ai mise en jeu.» A la question de savoir pourquoi ce spectacle prêt depuis 2004, n'a pas été programmé dans le prestigieux Théâtre national d'Alger, Slimane Benaïssa confiera que le projet a été soumis en 2006 au directeur actuel du TNA. Mais ce dernier lui aurait signifié : «Je suis complet jusqu'en 2012.» Il est à noter qu'à l'occasion de la célébration des quarante ans de sa carrière, l'année prochaine, le dramaturge Slimane Benaïssa compte gratifier les nostalgiques par les pièces cultes Babor Ghreq et Boualem Zid El Goudem.Il est à noter, par ailleurs que le premier spectacle de Wel Moudja Wellet , sera donné, mardi prochain, strictement sur invitation. Les programmations suivantes seront, elles, payantes.