L'homme de théâtre, comédien et romancier, Slimane Benaïssa, est revenu sur les scènes algériennes après des années d'exil avec un monologue Wel Moudja Wellet (Et la houle revient). Heureuse rencontre avec son public, d'autant que d'autres pièces sont attendues. Il nous en parle dans l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder. -Vous avez présenté Wel Moudja Wellet. Est-ce la vague Benaïssa qui revient sur les planches ? Oui, on peut la voir comme ça. Mais, ce n'est pas tout à fait cela. Pour moi, c'est la continuité et la synthèse de ce que je fais. On peut dire beaucoup plus «El Babor Ghreq Wel Moudja Wellet». A travers ce monologue que vous avez suivi, c'est en fait un retour sur tout mon théâtre que j'ai fait en Algérie et la synthèse de la situation ancienne et actuelle du pays. -Benaïssa fait-il désormais le one-man- show ? Non, absolument pas. C'est une pièce qui nécessite un seul personnage. C'est toujours Boualem qui est là, qui revient avec son message. C'est le même personnage qui était dans Boualem Zid El Goudam, le même dans Babor Ghreq, c'est lui qui revient. C'est la continuité. Mais, ça ne veut pas dire que c'est fini. Au contraire, j'ai d'autres projets, d'autres pièces avec des comédiens. Je ne suis pas spécialiste du one-man-show. J'ai juste interprété un rôle dans ce monologue à un seul personnage. -Quels sont vos projets ? Je vais certainement développer des projets avec Omar Fetmouche, directeur du théâtre de Béjaïa. Il y a effectivement des pièces en étude et on pense les monter là-bas. Peut-être aussi à Tizi Ouzou. Il y a des institutions dynamiques dans cette ville. Ce théâtre est magnifique. Avec son directeur, M. Khoudi, on va essayer de trouver un terrain d'entente pour produire et monter des pièces. -Est-ce à dire que Slimane Benaïssa sera plus que jamais présent parmi le public algérien ? C'est certain. Le public algérien m'a beaucoup manqué. Je suis très heureux de le retrouver et j'espère que cette fois-ci on ne va pas se lâcher. -Wel Moudja Wellet est présentée pour la première fois au public. Avez-vous prévu une tournée nationale ? J'ai monté ce spectacle à Béjaïa où j'ai fait trois représentations. Dans le théâtre de Tizi Ouzou, je l'ai jouée à deux reprises. J'en suis tout à fait au début de mes spectacles. Mais, je ne vais pas en rester là. Je prévois de me produire une dizaine de fois à Alger, le mois de juin prochain. Je serai également présent avec cette pièce dans d'autres endroits, pendant le mois de Ramadhan. -Comment a été votre premier contact avec le public après des années de rupture ? Je dois avouer qu'on m'a effrayé en me disant que l'Algérie a changé, que le public amateur du quatrième art a changé. Il est vrai que beaucoup de choses ont changé dans ce pays. Mais, la magie du théâtre continue à fonctionner avec autant de beauté. La relation magique que j'avais avec le public a été retrouvée et j'en suis très heureux.