La Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) a organisé, pour la première fois, son meeting annuel, jeudi 2 juin, au Palais des Congrès de Lille, en présence du recteur Dalil Boubakeur, des présidents des fédérations régionales de l'instance et des représentants du gouvernement algérien dont Halim Benatallah, secrétaire d´Etat chargé de l'émigration. 2000 personnes se sont jointes à ce rassemblement cultuel des représentants de centaines de mosquées de France et d'Europe. Alors que se préparaient les élections contestées du CFCM, ce meeting voulait montrer la force incontournable de la FNGMP. «Attention : on ne pourra pas construire un Islam de France sans la Grande Mosquée de Paris», qui ne saurait «se contenter d'un simple strapontin électoral». Et l'ignorer «serait irresponsable», a prévenu M. Boubakeur, cité par le site SaphirNews. Selon la même source, Abdallah Zekri, qui s'était fait connaître en avril pour avoir déchiré sa carte de l'UMP devant les caméras, en raison de la tenue du débat sur la laïcité, a reproché la politique de la chaise vide adoptée par M. Boubakeur à l'encontre du CFCM : «Notre absence fera la part belle au RMF, qui deviendrait, de facto, l'interlocuteur unique des pouvoirs publics.» Il a appelé à «une présidence tournante entre Marocains et Algériens» uniquement. Enfin, le recteur de la Grande Mosquée de Lyon a souligné que «les derniers soubresauts qu'a connus le CFCM doivent nous interpeller, car ils mettent en évidence les faiblesses d'un système qui porte en lui tous les germes des difficultés qu'il vit aujourd'hui. Tout ceci doit nous ramener à la réalité. Ne rien faire et le laisser mourir de sa plus belle mort serait une erreur que nous ne saurions assumer, car elle nous ferait porter la responsabilité de l'échec à l'égard de l'opinion publique et des générations futures».