Une cinquantaine d'enseignants contractuels et intérimaires ont entamé, hier, une grève de la faim de trois jours en face de la maison de la presse Tahar Djaout, place du 1er Mai (Alger). Les protestataires réclament l'intégration, immédiate et sans condition, dans le corps enseignant. Ils se disent «lésés par la tutelle», et persistent dans leurs actions de contestation dans l'espoir d'arracher leur unique revendication. Ils ne sont pas prêts à lâcher du lest. Non concernés par la décision d'intégration de 18 000 enseignants contractuels en mars dernier, décidée par le ministère de l'Education nationale sous la pression des enseignants contractuels, les contestataires crient à l'«injustice». Ces enseignants intérimaires ont été exclus de l'intégration collective car ils n'étaient pas en fonction lors de l'annonce du décret exécutif. «Ce décret a détruit notre avenir», ont-ils écrit dans une lettre ouverte adressée au président de la République et à plusieurs responsables au sommet de l'Etat. Dans leur déclaration de détresse, les enseignants évoquent deux critères qui leur donnent le droit à l'intégration : l'ancienneté (du diplôme et de la qualification) et l'expérience, acquises en tant que contractuels et intérimaires. «Et pour cela nous refusons de passer vainement à chaque fois un examen arbitraire de recrutement», lit-on encore. Les protestataires ont exercé, en effet, durant plusieurs années dans les trois paliers de l'éducation nationale. Certains détiennent un record de 11 ans d'expérience sans qu'ils soient titularisés. «Nous avons rendu un service à la profession et à notre pays pendant des années et maintenant on nous laisse tomber. C'est ce que nous méritons ? C'est ça un Etat de droit ?» se demandent désespérément les contractuels. Et d'ajouter : «Nous réclamons des postes de travail fixes pour protéger la dignité de nos familles et assurer notre avenir surtout que certains parmi nous dépassent la quarantaine sans revenus et sans assurance sociale.»