Une cinquantaine d'enseignants contractuels ont observé hier un rassemblement devant la maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Ils réclament la régularisation de leur situation à travers une décision d'intégration au poste d'enseignant, après les longues années d'expérience qu'ils ont cumulées dans le secteur. Ces enseignants ont dénoncé leur exclusion de la dernière décision d'intégration au profit des contractuels. «La décision en question prise par le ministre de l'Education nationale a touché les enseignants contractuels en poste jusqu'au 28 mars 2011. A ce moment-là, nos contrats étaient suspendus en raison de l'absence de poste à occuper. Beaucoup d'entre nous ont été appelés à reprendre le travail juste après la régularisation de la situation des contractuels, mais nous avons eu droit à des contrats comme avant, ce qui veut dire que nous avons été lésés par cette politique de ségrégation qui fait dans la pérennisation du problème», ont affirmé les enseignants rencontrés sur place. Leur nombre est estimé à 5000 enseignants sur le territoire national en plus des 17 000 enseignants ayant été régularisés au courant du mois de mars dernier. Ces enseignants estiment être en droit de demander la régularisation, car ils ont exercé ce métier durant plusieurs années. «Ce n'est pas de notre faute si les directions de l'éducation nous ont mis de côté pendant un moment. Nous estimons que la décision prise devait toucher l'ensemble des contractuels», ont-ils ajouté. Les enseignants ne sont pas à leur première action de protestation. Ils activent à titre autonome depuis un mois pour arracher leur droit. «Nous avons organisé plusieurs rassemblements devant le ministère de l'Education et avons été reçus par le directeur des ressources humaines qui nous a réellement surpris. Il nous a dit que la régularisation a été beaucoup plus une question de chance qu'autre chose. Nous ne comprenons pas cette logique», ont-ils affirmé. Les protestataires disent qu'ils ne font plus aucune confiance au responsable du ministère notamment au niveau local où ils ont géré la contractualisation selon leurs propres logiques. «Ils ont fait en sorte de suspendre les contrats juste avant le 28 mars rien que pour priver une bonne partie des enseignants de cette décision. Ils ont par contre laissé les personnes qu'ils voulaient recruter et ont fait appel à d'autres qui n'étaient même pas en poste», ont-ils dénoncé. Ils argumentent leurs propos par une décision du ministère de l'Education transmise le 26 janvier 2011 aux directeurs de l'éducation des wilayas dans laquelle le ministre les exhorte à «donner la priorité dans le recrutement aux enseignants contractuels ayant déjà exercé et qui ont une bonne expérience dans le secteur à travers la conclusion de contrats ou en occupant les postes de suppléants pour combler certaines lacunes dans le secteur notamment en ce qui concerne la dispense de cours de soutien dans les lycées», lit-on dans cette correspondance. «Malheureusement, c'est le contraire qui a été fait. La preuve nous sommes dehors et certains sont sans emplois», ont-ils regretté. Les enseignants ont brandi plusieurs slogans réclamant le droit à l'intégration. «Pourquoi la distinction, l'intégration pour tous», «Nous n'allons pas partir, l'intégration est notre seule solution», «Nous ne faisons pas de la politique, ma revendication c'est mon droit d'enseigner», «Anarchie dans l'intégration, grande anarchie», «Quel a été notre tort pour que nous soyons exclus de cette décision ?», «Injustice», ont-ils réclamé durant toute la matinée. Ils ont décidé de poursuivre la contestation jusqu'à ce qu'ils obtiennent satisfaction. Comme prochaine étape de leur action, les enseignants ont décidé de fermer le siège des directions de l'éducation pour bloquer la correction des copies de l'examen du bac.