Balbutiant, partout ailleurs, le Coville, structure créée par une circulaire signée par le nouveau wali d'Alger, semble prendre son « envol » dans la commune de Bab Ezzouar. En effet, une réunion à laquelle ont pris part le président de l'exécutif communal, des associations de quartier, des établissements de wilaya, s'est tenue avant-hier à l'annexe de l'APC à la cité du 5 Juillet. Certaines entreprises, chargées de l'entretien, n'ont toutefois pas daigné y participer, l'Epic Netcom en est l'une d'entre elles. Cette absence a fait sortir de ses gongs le P/APC, Mohamed Bouneb pour qui : « Les plans et les programmes se font avec eux (Les établissements de wilaya, ndlr). On ne peut accepter ces défections. Ces structures roulent avec notre argent », tonna le conférencier. A en croire le maire, la réunion qui se tient à « intervalles réguliers » - chaque quinzaine - a fait réagir les autorités de wilaya qui ont « salué », selon ses dires, la « rigueur dans les travaux ». « Un supplément budgétaire nous a d'ailleurs été attribué et va s'ajouter à celui déjà existant », dira M. Bounab, qui ne manquera pas, au passage, de mettre en évidence « l'indigence » des ressources, tout juste 2 milliards de centimes, dont a bénéficié la commune en termes de budget. Pour le président de l'assemblée, la commune mérite mieux que le sort qui lui est réservé. « Nous ne disposons que de trois lycées, le dernier a été réceptionné il y a tout juste une année, et de deux maisons de jeunes pour une population dont le nombre équivaut à celui d'une wilaya de l'intérieur du pays », empesta M. Bounab. Le revêtement des routes aurait coûté, selon notre locuteur, pas moins de 20 millions de dinars. Le premier magistrat de la commune n'est pas allé de main morte pour tirer des fléchettes acerbes contre « une certaine frange de la population qui a ramené par ces gestes grossiers la campagne à la ville », autrement dit, il décrie la « rurbanisation » que subit de plein fouet sa localité. Les projets pour l'année prochaine ont trait, pour l'essentiel, à l'aménagement des trottoirs et à la création de nouveaux espaces verts, conclura M. Bounab. Par ailleurs, des problèmes restés pendants depuis des années n'ont pas manqué d'être relevés par les présents à la réunion. Il s'agit des quelque 130 familles de la cité du 5 Juillet qui vivent dans des « caves » (!) en ces temps capricieux, regrette-t-on . Les membres de l'association 5 Juillet relèvent des « changements qualitatifs » dans la gestion de la cité. Autre problème récurrent, celui de la régularisation de la situation administrative des lotissements de Douzi et de Boushaki. Les résidents ont bénéficié, pour rappel, de terrains lotis en 1989 et 1995, sans toutefois profiter de projets de viabilisation : le réseau d'assainissement des eaux usées et le bitumage des routes n'ont pas été réalisés. Un montage financier est à cet effet proposé afin de remédier à cette situation, rassure le maire qui dit ne pas apprécier « l'ébruitement » dont a fait l'objet cette « affaire » à travers les colonnes de la presse. « Vous êtes dans l'illégalité et vous prenez des airs », lâcha sèchement M. Bounab à l'endroit de l'association du Douzi 3, quartier « illicite » d'après le maire. Quant à leur régularisation éventuelle, les représentants ont reçu les assurances du P/APC. « J'ai eu la responsable de l'Agerfa ce matin (avant-hier, ndlr), elle saura quoi faire », déclara M. Bounab. La réunion a le mérite de rassembler dans un même conclave les associations, le maire et les EPIC, bien que les débats ont tourné parfois au burlesque, noyant par moment les vrais enjeux, jugera un participant. Il fera remarquer que la gent féminine est mise « en minorité », se contentant tout juste de suivre de loin les discussions. Comme quoi une certaine parité laisse à désirer dans la « pseudo-démocratie » locale. A signaler que les présents ont déserté la salle pour répondre à l'appel à la prière suivant l'imam qui était présent.