Après plus d'une année de son lancement par le wali d'Alger, le comité de la ville (Coville) est plongé dans une profonde léthargie qui affecte son fonctionnement. Ce n'est pourtant pas l'avis du chargé de communication de la wilaya d'Alger. M. Boudina avance que « les objectifs sont atteints ». Il en veut pour preuve une bonne activité du Coville dans « 25 communes d'Alger ». Il n'en demeure pas moins que la moitié des communes n'est pas encore dotée d'un tel cadre de concertation, de propositions et de participation citoyenne. Pourquoi ? Cette structure, censée améliorer la gestion locale, est confrontée à plusieurs aléas. L'atmosphère qui règne au sein de l'assemblée et l'état de son (des) fonctionnement (s) en sont les principaux obstacles. Pis, des élus au niveau des APC et même au sein de la wilaya, indique-t-on, sont contre la mise en place de cette structure. Ils la considèrent comme une forme d'ingérence dans leur pouvoir. Cette situation se vérifie surtout dans les communes extra-muros, objet de mille convoitises. « Il n'y a qu'à voir le nombre de procès intentés contre les élus locaux dont la presse se fait l'écho régulièrement », ajoute-t-on. Cette situation aurait poussé le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, à demander, le 15 août dernier, aux présidents des APC de redynamiser cette structure « dans les meilleurs délais » en rassurant que le comité de la ville ne peut en aucun cas se substituer à l'APC. Plus de trois mois après cette « invitation », il n'en est absolument rien sur le terrain. Les différents présidents d'APC interrogés à ce propos affirment que les réunions de leur Coville seront relancées incessamment. C'est le cas à Bab Ezzouar, première commune qui a vu l'installation du Coville, le 30 septembre 2004, soit trois jours après son lancement officiel. C'est du moins ce qu'affirme Mohamed Bouneb, président de l'APC. Le Coville de cette commune ne s'est pas réuni depuis le Ramadhan dernier. La seule raison avancée est le relâchement des différents acteurs concernés, notamment la collectivité locale. Le maire déplore l'absence répétée des représentants des Epic lors des réunions hebdomadaires. Les prérogatives de l'APC sont mises en évidence. « Pour le remplacement d'une lampe défaillante dans l'éclairage public, il faut au moins quelques jours, sinon une semaine pour l'Erma », ajoute M. Bounab. Les citoyens montrent du doigt l'APC, alors que cette dernière, faute de prérogatives, ne fait que solliciter l'organisme « compétent » en la matière. Le Coville existe également dans la commune d'El Mouradia, mais il ne s'est pas réuni, selon un des vice-présidents, depuis le mois de septembre. Ce dernier est particulièrement très critique envers cette structure allant jusqu'a suggérer de limiter le Coville « aux vrais acteurs », voire mettre à l'écart les associations. « Nous sommes en face de personnes qui se contentent de représenter leur organisme employeur. Elles n'ont aucun pouvoir d'engagement », se plaint-il. A Birtouta, la réunion du Coville ne s'est pas tenue depuis trois mois, indique un élu qui ne précise pas les raisons de cette défection. De son côté, le P/APC de Oued Koreïch, Saïd Sahi, indique que le Coville, dont la dernière réunion remonte à la deuxième semaine du Ramadhan, fonctionne « normalement », avec des réunions mensuelles. M. Sahi reconnaît que le Coville « c'est quelque chose de nouveau ». Il faut du temps, selon lui, pour adopter définitivement cette « intrusion des citoyens à la gestion de leurs affaires ». Dély Ibrahim est l'une des collectivités qui connaissent des problèmes de fonctionnement. Des élus ont signifié à plusieurs reprises et en public leur refus de cautionner le mode de gestion du premier responsable de la commune, auquel ils ont retiré leur confiance. Cette situation s'est sensiblement répercutée sur la prise en charge des doléances des citoyens de la localité. A en croire le secrétaire général, le Coville ne s'est pas réuni depuis quelques mois. Ces quelques exemples illustrent un certain désintérêt des uns et des autres au sujet du Coville qui tend à devenir un mort-né.