L'un des chefs de l'espionnage américain a reconnu lundi que la mise d'Américains sur écoutes sans mandat de la justice n'avait pas systématiquement établi un lien avec Al Qaîda, contrairement à ce qu'affirme le président George W. Bush. « Oui, bien sûr », a répondu lors d'une conférence de presse le chef de l'Agence de sécurité nationale (NSA), le général Michael Hayden, interrogé sur l'éventualité que ses services aient écouté certaines personnes qui, finalement, n'étaient pas en contact avec Al Qaîda. Ces propos contredisent ceux tenus le même jour par le président américain. Les écoutes qu'il a autorisées sans instruction formelle de la justice ne « visaient que ceux ayant des liens connus avec Al Qaîda », a affirmé M. Bush. Le général Hayden et le ministre de la Justice, Alberto Gonzales, à ses côtés, ont expliqué que les mises sur écoute étaient décidées quand il existait un « fondement raisonnable pour conclure que l'une des parties prenantes à la communication était membre d'Al Qaîda » ou liée au réseau. Quand cela se révèle finalement inexact, « nous cessons immédiatement », a dit le général Hayden.