«La gestion des ports de pêche est monopolisée par des gens totalement étrangers au secteur de la pêche», dénonce, dans son dernier rapport, le Comité national des marins pêcheurs. Manque d'hygiène et de gasoil pour les bateaux de pêche, diktat des gardiens des parkings informels et mainmise du secteur privé sur la gestion du matériel de pêche, figurent sur la «liste d'anomalies» constatées au niveau des ports de pêches inspectés par le président du comité, Hocine Bellout. Selon lui, «la dégradation de l'état des ports de pêche est le résultat de la mauvaise gestion du secteur chargé de gérer les structures en question», en l'occurrence le ministère des Transports. Au niveau des 31 ports de pêche, le constat est le même. Les pêcheurs sont soumis de plus en plus à des «lois archaïques visant à contraindre l'activité des pêcheurs», dénonce Hocine Bellout. Il cite, par exemple, l'obligation aux pêcheurs de payer le parking quotidiennement, et ce, sur leur lieu de travail, par des jeunes prétendant travailler légalement. Le rapport soulève également la «mainmise d'une entreprise privée sur la glacière du port de Skikda» qui a augmenté le prix du sac de glace de 30 DA à 100 DA. «Les gens s'enrichissent au détriment de l'activité de la pêche qui a besoin d'être soutenue par l'Etat et non pas être négligée et livrée à des gens qui ne cherchent que le gain facile.» Et pour appuyer ses dires, il dénonce la construction illicite de restaurants sur certains ports de pêche, ne répondant à aucune norme d'hygiène. Par ailleurs, le comité national des marins pêcheurs exhorte le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques à récupérer la gestion des ports de pêche afin de promouvoir ce secteur et mettre à la disposition des 52 000 marins les moyens nécessaires.
