Quatorze mille observateurs, 2 milliards de dinars pour l'organisation, renforcement de la surveillance et sévères sanctions contre les fraudes. «Nous avons réuni toutes les conditions pour le déroulement dans la transparence la plus totale et renforcé la sécurité de tout le processus», a expliqué le responsable. S'agit-il d'une nouvelle élection et de promesses creuses ? Non. Il s'agit de l'examen du baccalauréat, une épreuve libre et transparente à tel point que le ministre Benbouzid autorise même la presse à entrer dans les centres d'examen et de correction. Pourquoi met-on plus de sérieux dans un baccalauréat que dans une élection ? Pourquoi les fraudes électorales ne sont-elles pas punies comme celles commises au baccalauréat ? Et pourquoi personne n'a le droit d'entrer dans les centres de «correction» des résultats électoraux ? Parce qu'un baccalauréat a beaucoup moins de valeur qu'un scrutin, raison pour laquelle on devrait confier ce dernier à Benbouzid. Invité au petit-déjeûner par Bensalah, le Front pour le changement avait d'ailleurs fait cette proposition que les élections ne soient plus organisées par le ministère de l'Intérieur puisque c'est ce ministère qui couvre la fraude, voire l'organise. Benbouzid pourrait donc le faire, lui qui connaît le sérieux d'un examen et tous ses dangers ; au moment même où le ministre de l'Intérieur expliquait que le terrorisme avait beaucoup perdu de sa capacité de nuisance, quatre policiers étaient tués dans un attentat à la bombe, le 4 juin, en escortant une délégation du ministère de l'Education qui transportait les sujets du BEM vers Dellys. C'est connu : les études, c'est plus dangereux que la politique et c'est peut-être pour cette raison que peu de dirigeants en ont fait. Le bac est-il utile ? On ne sait pas, mais s'il servait plus qu'une élection, depuis le temps, on aurait eu un Président qui a eu son bac. On attend toujours.