Réprimés, intimidés et harcelés durant les dix dernières années, les syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale sont aujourd'hui invités à des consultations sur «les réformes politiques». Après avoir brandi le bâton à leur encontre, le pouvoir algérien tend à présent la carotte à ces organisations auxquelles il refuse toujours le statut de partenaires sociaux. Et ces dernières acceptent de jouer le jeu. En effet, quatre syndicats de l'éducation, dont le Snapest de Meziane Meriane, et l'Unpef, ont été reçus, hier matin, par l'instance de consultation sur les réformes politiques. «Il faut mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités. On ne peut pas, pour l'instant, juger le degré de sérieux de ces consultations», nous déclare Meziane Meriane, coordinateur du Snapest à sa sortie de la réunion avec les membres de ladite instance, pour justifier sa participation à ces consultations. Le syndicaliste s'est présenté à cette réunion avec une série de propositions purement politiques. Le leader du Snapest plaide pour «la séparation des pouvoirs», pour un régime parlementaire en adoptant la dualité du pouvoir exécutif. Meziane Meriane appelle également à l'organisation d'élections législatives libres et transparentes et l'ouverture de la télévision. Le porte-parole du Snapest propose la limitation des mandats présidentiels. «On doit rendre l'article de la Constitution qui limite les mandats à deux intangibles», dit-il. Pour sa part, le président de l'Unpef, Sadek Dziri, exige la reconnaissance des syndicats autonomes en tant que partenaires sociaux. «Les réformes ne peuvent aboutir sans de véritables réformes sociales et au premier chef l'accès des syndicats autonomes à la tripartite pour négocier avec le gouvernement en tant qu'organisations syndicales représentatives», déclare-t-il. Parmi la délégation des syndicats reçue hier par l'instance que préside Abdelkader Bensalah, on compte aussi le SNTE et des représentants d'une aile du Satef.