Attendu depuis plus de deux ans, le procès de l'auteur de l'attentat kamikaze, perpétré le 19 août 2008 contre l'Ecole supérieure de la Gendarmerie nationale des Issers (25 km à l'est de Boumerdès), a été reporté hier au mois d'octobre prochain par le tribunal criminel près la cour de Boumerdès. Le jugement de l'affaire n'a pas eu lieu en raison de l'absence de la défense de l'ex-émir de katibet El Ançar, Bentouati Ali (alias Abou Tamime), accusé d'avoir été l'un des commanditaires de l'acte. Cet ancien émir, qui s'est rendu aux services de sécurité de Tizi Ouzou en janvier 2009, est poursuivi pour «création d'un groupe terroriste armé, détention d'explosifs, destruction de biens publics et homicide volontaire avec préméditation». Le procès devait se dérouler en présence de deux autres inculpés qui avaient été arrêtés quelques semaines après l'attentat. L'un d'eux, Y. Bilal (19 ans), a bénéficié de la liberté conditionnelle, hier, à la demande de ses avocats qui ont mis en exergue l'absence de preuves tangibles justifiant les faits qui lui sont reprochés, à savoir son adhésion à un groupe terroriste armé. Les six autres individus – des terroristes qui sont toujours en fuite – impliqués dans l'attentat seront jugés par contumace. Certains sont connus pour être des chefs notoires de l'organisation de Droukdel, à l'instar des dénommés El Akrouf El Bey ou Slimani Mohamed qui dirigeaient les phalanges El Ançar et El Arkam. L'attentat avait causé, pour rappel, 47 morts parmi les jeunes venus se porter candidats au concours d'accès à l'école susmentionnée. Hier, des dizaines de blessés et de proches des familles des victimes se sont déplacés au tribunal pour assister au jugement des commanditaires de l'acte. Mais ils sont repartis «indignés» en raison du report du procès.