Les banques doivent sortir de leur passivité pour développer les instruments de paiement modernes», a lancé hier Karim Djoudi à l'adresse des acteurs de la place financière locale, lors d'une rencontre sur la monétique au siège du ministère des Finances à Alger. Les pouvoirs publics, a ainsi estimé le ministre, ont déjà rempli leur rôle quant à «la conception, la conduite et le suivi du projet de modernisation des systèmes de paiement». Aussi, a-t-il signifié, il appartient désormais aux banques de la place de promouvoir les moyens de paiement modernes actuellement opérationnels, en étant plus dynamiques pour accompagner les entreprises et les citoyens dans l'utilisation de ces nouveaux instruments. Tout en corroborant les propos de Karim Djoudi, le chef du projet des moyens de paiement modernes au ministère des Finances, Slimane Zaâlene, a néanmoins tenu à expliquer que même s'il est vrai que les banques ont un rôle primordial dans la généralisation des paiements électroniques, il n'est pas moins vrai qu'une telle démarche nécessite l'implication de tous les acteurs concernés. Evoquant, en ce sens, le cas des grands facturiers tels que Sonelgaz, Seaal et Algérie Télécom, censés être des locomotives dans l'acceptation des paiements par carte bancaire, M. Zaâlene a indiqué que cette perspective se heurte quelque peu à la réticence des clients de ces entreprises quant il s'agit d'effectuer les prélèvements nécessaires sur leurs comptes. «Très peu de gens acceptent qu'on débite leurs comptes et beaucoup préfèrent payer leurs factures en espèces», a-t-il affirmé à ce propos. Ceci étant, l'un des grands facturiers évoqués, en l'occurrence Algérie Télécom, a déjà commencé, tout récemment, à offrir à ses clients la possibilité de payer par carte et devrait généraliser cette prestation «incessamment», selon la directrice de la monétique à la BNA, Hana Si Saïd. Toutes les Actel d'Algérie Télécom, a-t-elle précisé, sont désormais «équipées de TPE et nous sommes actuellement en négociation avec d'autres grands facturiers en vue de généraliser ce mode de règlement». En attendant, comme le font ressortir les chiffres présentés hier par les représentants de la Satim, hormis les retraits électroniques, la monétique en Algérie reste encore au stade embryonnaire, le volume des paiements par carte étant des plus marginaux et le nombre de TPE installés demeurant faible : à peine 2973 actuellement. C'est dire à quel point beaucoup reste à faire pour détrôner la culture du cash en Algérie.