Karim Djoudi, ministre des Finances, a exhorté les banques à fournir un effort supplémentaire pour généraliser le payement magnétique aux ménages et aux entreprises. Djoudi a estimé que les banques ont été «passives et pas assez offensives» pour impliquer l'ensemble des citoyens et institutions dans le processus de dématérialisation engagé par les pouvoirs publics. «Il faut agir. Les banques ne doivent pas être en position de passivité. Elles doivent faire en sorte de mettre le processus en marche et surtout à la disposition des ménages, des commerçants et des entreprises», a-t-il souligné lors de son intervention à l'ouverture du séminaire sur les instruments de paiement modernes, organisé hier au siège de son ministère à Ben Aknoun. Le ministre a affirmé que son département a assuré la mise en place du support matériel et il est demandé aux banques de le rendre opérationnel et accessible à la plus grande partie de la société. M. Djoudi a affirmé que le système électronique fonctionne bien en Algérie et que le payement magnétique est un «outil exceptionnel» permettant «une rapidité d'exécution» et une réduction notable des délais de traitement des opérations bancaires. Il a laissé le soin aux responsables des banques de trouver les mécanismes et moyens nécessaires pour booster ce moyen de payement en soulignant que l'objectif de ce séminaire est «d'évaluer le système électronique, de fixer des échéanciers, et de veiller à ce qu'il soit mis rapidement à la disposition des ménages». Alouane Al Hadj, directeur général de Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) a affirmé pour sa part que l'installation du mode de payement électronique de masse s'inscrit dans le cadre de la mise en place du système de la monétique, comme filiale à part entière de la banque. A propos de la mise en place du support matériel, le même responsable a affirmé qu'il y a 720 distributeurs installés dans les banques, 420 terminaux et que le nombre de personnes détentrices de carte interbancaire à puce servant à faire des retraits et des payements en même temps. «Ce n'est pas encore suffisant», a-t-il avoué en soulignant que l'objectif principal est de faire impliquer les entreprises du secteur public comme Sonelgaz, la poste, Algérie Télécom, la SNTF et autres à intégrer ce mode de payement dans leurs opérations courantes avec les clients comme première étape de généralisation de ce mode de payement. Les prévisions faites par la Satim tendent à atteindre l'installation de 5000 terminaux d'ici à la fin de l'année en cours. M. Alouane a souligné que la banque prend en charge l'installation des terminaux de payement pour tout opérateur intéressé par l'intégration de ce mode de payement. Pour inciter l'utilisation des cartes magnétiques, la banque a procédé à la réduction de la commission de payement. «Elle est gratuite pour le client. Le commerçant paye 5 dinars pour chaque opération et a des avantages comme la sécurisation des opérations, le problème de liquidités et autres», a-t-il expliqué.