La célébration de la Journée nationale de l'artiste a été une opportunité, pour la wilaya de Tipasa, d'honorer la chanteuse de hawzi, Nardjess. La manifestation s'est déroulée dans la salle de conférences de la bibliothèque urbaine de Tipasa, en présence de nombreuses familles venues de Cherchell et d'Alger, de l'autorité de wilaya, des personnalités très connues dans le monde de la culture, à l'image de Cheikh Annani, du président de l'association de musique andalouse Bachtarzia de Koléa, Kamel Bouchema, l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports. Nostalgie et convivialité ont caractérisé ce rendez-vous culturel local. La troupe musicale El Assala, constituée de transfuges des différentes associations de musique andalouse d'Alger, a occupé la scène pour étaler ses talents musicaux et vocaux, à l'image de Kahina. Cette dernière a hypnotisé l'assistance en interprétant des chants aux airs andalous et hawzi. La chanteuse Nardjess a ensuite été invitée par le directeur de la culture à se produire pour quelques instants. Des youyous et des applaudissements ont accompagné l'ex-lauréate de l'émission télévisée «Alhan wa chabab» des années 1970. Dans sa production musicale, Nardjess alternait entre le hawzi et l'andalou, pour rappeler la richesse de ce patrimoine musical algérien. L'assistance reprenait les refrains. Enveloppée d'une tenue purement algéroise, elle n'a pas pu dissimuler son émotion tout au long de son furtif tour de chant. «La chanson commerciale en Algérie a pris de l'ampleur ces derniers temps, nous dit-elle, on produit aujourd'hui des mélodies synthétiques avec parfois des mots insensés, c'est normal, l'artiste toujours en quête de son statut, doit se soumettre au diktat de l'éditeur. Pour ma part, j'ai toujours refusé les chansons commerciales. Je demeure attachée à l'authentique genre musical enseigné par mes maîtres, mais je suis heureuse du travail des jeunes associations de musique andalouse, qui ont permis de perpétuer le hawzi et l'andalou dans notre pays», conclut-elle.