Trois organisations de défense des droits de l'homme ont déploré, hier, que le procès de l'ex-couple présidentiel tunisien n'a pas été «irréprochable» et que tout n'a pas été fait pour obtenir son extradition, tout en saluant sa condamnation par la justice. L'ex-président Zine El Abidine Ben Ali, qui s'est réfugié en Arabie Saoudite, et son épouse Leïla Trabelsi, ont été condamnés lundi par contumace à 35 ans de prison et 45 millions d'euros d'amende, pour détournement de fonds publics. Dans un communiqué commun, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) ont «salué» cette condamnation. Mais les trois organisations ont aussi déploré «que le procès ne se soit pas déroulé dans des conditions sereines et irréprochables». Elles se plaignent aussi que «tout n'a pas été fait pour obtenir l'extradition de Ben Ali avant l'ouverture du procès». «L'ouverture du procès à l'encontre de l'ancien dictateur correspond, certes, aux aspirations du peuple tunisien à la justice, mais l'importance de ce procès exigeait que toutes les conditions liées au droit à un procès équitable soient au préalable réunies», font-elles aussi valoir.