L'irrigation des fruits et légumes avec des eaux usées revient sur les devants de la scène. La cellule de la protection de l'environnement du groupement de la gendarmerie nationale de la wilaya d'Oran a traité durant les cinq premiers mois de l'année en cours 9 affaires liées à l'irrigation des terres agricoles avec les eaux usées. Onze agriculteurs, impliqués dans ces affaires, ont été traduits en justice. Les enquêtes de la gendarmerie ont dévoilé que des dizaines d'hectares de maraîchages, répartis sur les communes de Hassi Mefsoukh, Miserghine, Gdyel et Hassi Bounif, ont été irrigués illégalement et dangereusement par les eaux des réseaux d'assainissement. La consommation des produits irrigués par cette eau, en particulier la laitue, provoque plusieurs maladies parasitaires graves comme la douve du foie, le kyste hydatique ou encore le ténia. Le danger bactériologique qui est à l'origine de la consommation de ces produits est gérable. Cependant, le danger chimique des métaux lourds (plomb, mercure… ) qui est beaucoup plus dangereux. L'assèchement des nappes phréatiques et la cherté des pompes à eau incitent les agriculteurs à détourner les eaux usées pour arroser leurs champs. De plus en plus de fellahs recourent à cette méthode dangereuse car ils veulent à tout prix ne pas perdre leur récolte à cause du manque d'eau pour l'irrigation. Pour rappel la direction agricole de la wilaya d'Oran a mis en place une commission dont la mission est de sillonner l'ensemble des communes et de contrôler les exploitations agricoles et lutter contre ce phénomène qui prend des proportions inquiétantes, car il y va de la santé publique. Aussi durant les trois dernières années une quarantaine de personnes a été traduite en justice par les services de la gendarmerie, pour irrigation de terre agricole avec des eaux usées.