La situation a failli dégénérer, hier, au quartier Bois des Pins (Hydra), lorsque des manœuvres ont installé, vers 4h, une cabine saharienne pour entamer les travaux de construction d'un parking à étages. Ce projet, faut-il le rappeler, est dénoncé par une pétition signée par plus de 4000 habitants du quartier du Bois des Pins et des cités environnantes. Plusieurs policiers, accompagnés d'officiers supérieurs de la sûreté de daïra de Bir Mourad Raïs, ont été dépêchés sur les lieux pour disperser l'attroupement des résidents et assurer la tâche des manœuvres. Sur les lieux, où nous nous sommes rendus vers 13h, les forces de sécurité étaient omniprésentes aussi bien dans les ruelles de la cité qu'à proximité du chantier. «Le chef de daïra et ses subordonnés cherchent le pourrissement de la situation. Nous ne voulons pas de ce projet. Nous voulons la réhabilitation de notre jardin. Nous l'avons dit au wali délégué qui nous a promis de diligenter une enquête tout en gelant les travaux de construction du parking», nous dira un membre du comité des sages de la cité. Notre interlocuteur précisera que le premier responsable de la daïra de Bir Mourad Raïs n'a pas tenu ses promesses. Lors d'une réunion tenue le 1er juin, ce même responsable «a été surpris lorsque nous lui avons dit qu'aucune enquête commodo incommodo n'a été diligentée. Aujourd'hui, nous avons la certitude qu'aucune enquête n'a été faite puisque c'est le maire d'Hydra en personne qui nous l'a dit», ajoutera notre vis-à-vis. Un autre membre du comité ira plus loin en nous informant que l'un des conseillers du wali délégué, présent sur les lieux hier, l'a informé que le projet «venait d'en haut» et que quoi que les habitants fassent, «il se concrétisera, même s'il faudra faire appel à tous les policiers d'Alger». Déclaration d'une gravité extrême dès lors que la volonté des habitants est bafouée pour un projet, certes d'utilité publique, mais qui peut être transféré vers un autre site. Et les exemples ne manquent pas : l'ancien site de la SNIC, à l'entrée sud du cimetière de Sidi Yahia (il sert actuellement de parking sauvage), ou encore le site de la Seaal au quartier Sidi Yahia. Les habitants sont catégoriques : «Le projet du parking n'aura pas lieu. Nous allons nous battre pacifiquement pour sauvegarder notre jardin. Nous n'allons pas répondre aux provocations de quelques policiers.» Nous y reviendrons.