Une multitude d'associations d'artisans ont exposé leurs créations en habillement. La maison de la culture Mohamed El Aïd Al Khalifa de Constantine a abrité, de dimanche à jeudi, le Salon des arts et des métiers sous l'égide de la direction de la culture. Dans la pure mode traditionnelle, en pâtisserie, il y en avait pour tous les goûts, pour le plus grand plaisir du nombreux public. Sans conteste, c'est la panoplie des gandouras traditionnelles typiquement constantinoises qui a attiré les femmes, surtout celles préparant leur trousseau pour convoler en justes noces. La fameuse robe en velours de Gênes, brodée de fil d'or (fetla ou mejboud), ornée de larges manches moirées, que la mariée doit impérativement vêtir le septième jour de ses noces, celle dite «chamssa» bleue, portée dans le temps au quatrième jour, ou encore la «mlaya», laquelle hélas ne trouve plus d'adeptes, sont plus que jamais prisées par la gent féminine. «La gandoura en velours brodée fait la renommée de Constantine, et une future mariée ne peut s'en passer», nous dira une dame. Par ailleurs, l'association Zouhour Cirta, pour l'artisanat et les métiers, a marqué sa présence dans plusieurs domaines : gâteaux traditionnels, décoration, poterie, objets de mariée (corbeille, coffre, ustensile en cuivre pour le henné, gants brodés et bougies décoratives). Djoussour Kassentina, association connue pour sa participation régulière à ce genre de manifestations, a, quant à elle, opté pour la «gaâda» traditionnelle : plateau en cuivre ciselé, contenant de la confiserie, de l'eau de fleur d'oranger et tout le rituel du café. «La ville du Vieux Rocher demeure leader dans ce genre (el gaâda), et c'est ce qui fait d'ailleurs sa particularité», nous dira un membre de l'association. Ce salon donne aussi l'occasion à beaucoup d'artisans de se faire connaître en exposant, pour la première fois leurs produits comme cela a été le cas pour ces jeunes couturières au talent avéré qui ont été invitées par l'association Maraâm. Avec très peu de moyens, elles ont pu réaliser de magnifiques tenues traditionnelles algériennes, comme le caraco brodé d'or ou la gandoura de cocktail bleu ciel, qui a suscité une grande admiration. La sculpture sur bois, un art répandu à Constantine, a été représentée par l'artisan Hachiche. Parlant de sa collection, il dira : «Je présente un modèle de chaque style de sculpture : berbère, arabe, mauresque, comme cette cheminée, ce berceau réalisé en haut relief, cette table basse, ce vase gravé, etc.» Une cinquantaine de magnifiques plantes vertes ont agrémenté le salon, «c'est pour inciter les gens à prendre soin de leur environnement et à prendre conscience de la beauté de la nature », dira leur propriétaire. Tout compte fait, ce salon vaut le détour, surtout que la femme s'y est imposée par de remarquables créations.