Les autorités de wilaya d'Alger viennent d'ordonner la fermeture de sites destinés à la vente de matériaux de construction, se trouvant sur un grand axe, route secondaire, route adjacente à grande circulation et, bien évidemment sur une terre à vocation agricole. Il est vrai que les marchands de sable, de gravier, de briques et autres matériaux de construction, notamment ceux activant sur le tronçon de Chéraga, occasionnent des désagréments à la circulation routière et au voisinage (écran de poussière, pollution acoustique, etc.) et ce n'est que de bon aloi de délocaliser cette corporation dans une aire d'activité plus appropriée. Cela permet, il va sans dire, de décongestionner la voirie et rendre fluide le plan de circulation dans une wilaya où l'urbanisme souffre d'absence d'études et de réaménagements fiables et viables. Sauf que la régénération urbaine nous autorise à nous interroger sur l'impertinente implantation d'une autre activité commerciale dont les établissements pourrissent le libre mouvement du trafic routier, que cela soit dans les routes secondaires, adjacentes ou attenantes aux grands axes. Des parcours parsemés de commerces de débits de gros dans l'agroalimentaire, générant un encombrement à longueur de journée, à l'image des cités Jolie Vue, El Hamiz, ou encore le lieu-dit El Hayat (Gué de Constantine) pour ne citer que ces tronçons souffre-douleur qui doivent faire l'objet de grand ménage. De taper tout court dans cette fourmilière. La débandade des établissements de commerce de gros est maître des lieux dans les voies secondaires ou adjacentes, au point où ça devient une foire d'empoigne et pour les automobilistes, et pour les transporteurs livreurs qui s'agitent tous azimuts. Les plus rusés dévalent les pistes, éraflant les étals qui squattent une partie de la voirie sans bourse délier, les autres suivent à la queue leu leu le tronçon maudit, non sans prendre leur mal en patience avant de se libérer de pareil bourbier. Cela ne nous amène-t-il pas à nous interroger sur les modalités de gestion de l'acte de bâtir dans un centre urbain où la conception de typologie du tissu urbain se confond avec celle du rural ? Il est d'une évidence niaise que la ville pâtit d'une défaillance avérée. La cohérence urbaine comme outil de qualité du cadre bâti est loin d'être le fort de nos urbanistes et spécialistes en aménagement urbain. A l'image des lotissements à vocation d'habitation R+2 qui se sont transformés grâce au laxisme de la puissance publique en R+5 avec hangar servant de local de commerce et permettant aux véhicules semi de manœuvrer dans l'indifférence non sans participer à l'embrouillamini urbain.