Les commerçants touchés par la mesure d'interdiction de leur activité réclament des indemnisations. La décision prise par le wali d'Alger de geler les constructions dans les zones exposées aux intempéries (Bouzaréah, Djebel Koukou, versants du Frais-Vallon) a cela de bon en ce sens qu'elle met les populations de ces endroits à l'abri de nouvelles tragédies. Mais ce que les gens savent moins, c'est que cette décision a son revers de la médaille. En effet, elle est accompagnée de l'arrêté n° 1770 portant interdiction d'exercice des activités de stockage, de vente et de transport des matériaux de construction au niveau des zones de Sfindja, du bassin versant du Frais-Vallon et du bassin versant Bologhine-Raïs Hamidou, en arguant de la nécessité d'assurer la sécurité des personnes et la préservation des biens, notamment par des mesures conservatoires, et ce, en se basant sur une lettre émanant de la direction chargée de l'urbanisme au niveau de la wilaya d'Alger relative aux périmètres situés en amont des zones sinistrées. La mesure consiste à décréter que tout stockage et vente de matériaux de construction (gravier, agrégat, parpaing, ciment, sable, brique, carrelage) sont formellement interdits au niveau desdites zones. Le transport des matériaux de construction à destination de ces lieux est également interdit. Cette interdiction restera en vigueur jusqu'à la levée du gel des constructions au niveau des zones considérées. Bien évidemment, les commerçants visés par ces mesures d'interdiction se sentent floués et lésés et réclament des explications. Ils ne voient pas le lien qu'il y a entre le gel des constructions et l'interdiction de l'exercice de leur activité commerciale. Quand on interdit une activité, il faut tout de même penser aux investissements consentis pour créer le fonds de commerce, ainsi qu'à l'avenir des travailleurs mis au chômage et aux familles qui en vivent directement ou indirectement. A-t-on pensé à indemniser toutes ces personnes? Le drame humain induit par les intempéries du 10 novembre 2001, qui ont fait près de 800 morts à Alger et dans treize autres wilayas, comporte aussi d'autres volets. Il ne suffit pas de recaser les sinistrés, de reconstruire les maisons et de refaire les voies de communication, il faut également penser à tous ceux dont l'activité a été mise en péril par cette situation inédite.