Révélation stéphanoise de la fin de saison en Ligue 1 française, Faouzi Ghoulam entend poursuivre et consolider, lors du prochain exercice, son apprentissage du haut niveau. Professionnel depuis le mois d'avril, le Franco-Algérien (20 ans) attire les regards et suscite l'intérêt des équipes nationales algérienne et française. Dans cet entretien, le Forézien précise que l'objectif prioritaire, à court terme, est d'être un titulaire indiscutable en club, avant de songer à s'engager avec l'une ou l'autre des sélections. - Avec du recul, quel bilan tirez-vous de votre première saison en Ligue 1 ? C'est un très bon exercice. C'est important de faire ses premiers pas dans la ville où j'ai grandi. Saint- Etienne est mon club de cœur depuis que je suis poussin. Je suis fier d'avoir été titulaire à dix reprises, bien que mon début de saison en CFA (ndlr, 4e division) était difficile. Cette expérience m'a permis de découvrir le haut niveau et d'apprendre. - Quels sont vos objectifs pour la saison à venir ? J'aspire à jouer, à prendre de la maturité et de l'expérience en Ligue 1. Je souhaite me maintenir à ce niveau. - L'Algérie a subi un gros revers au Maroc. Comment avez-vous vécu cette débâcle ? Comme tout Algérien, je l'ai mal vécue. Je ne l'ai pas digérée. Perdre 4-0 face à un rival et dans un derby est difficile à vivre. Surtout quand on est impuissant. A 2-0, j'ai changé de chaîne. A 4-0, j'ai éteint le poste. - Votre nom est régulièrement cité du côté d'Alger depuis quelques mois pour intégrer la sélection olympique. Qu'en est-il de votre côté ? Ma priorité est de réussir en club, car j'en suis encore loin. L'essentiel est que je joue régulièrement. La question se posera à ce moment-là. Je n'ai qu'une dizaine de matches à mon actif. Quand j'aurais une trentaine de titularisations, le choix se fera à ce moment-là. Chaque chose en son temps. Une équipe nationale, ça se mérite ! - Certains observateurs pointent votre indécision. Qu'avez-vous à leur répondre ? Cette saison livrera sa réponse. D'ici le mois de juin, tout le monde sera fixé. L'objectif premier est mon club, car c'est lui qui me fait vivre. Quand on joue continuellement, on nous appelle en sélection, française ou algérienne. Que je rejoigne les Olympiques ou que je rate les JO, ce sera de toute manière mon mektoub. - Le sélectionneur Aït Djoudi a déclaré que vous aviez subi des pressions diverses. Il a ajouté que vous aviez pris contact pour représenter l'Algérie. Est-ce exact ? Je n'ai contacté personne. M. Tasfaout m'a appelé en avril. Un mois plus tard, le sélectionneur m'a appelé. Il m'a demandé de les rejoindre assez rapidement, soit le lendemain du match contre le PSG. Je n'ai pas voulu me précipiter. Je suis jeune. J'ai besoin des conseils de ma famille et de mon agent. Si j'avais accepté de rejoindre la sélection, je serais rentré en France après le match de la Zambie. Mon entraîneur de club m'a dit qu'il allait rallonger mes vacances. Je ne voulais pas prendre le risque de ne pas être titulaire à la reprise, car si une équipe tourne bien, il est difficile de regagner sa place. - L'affaire des quotas dans le foot français peut-elle influencer votre choix ? Si je joue et qu'un entraîneur m'appelle, j'aurais alors à me prononcer. Je prendrais ensuite ma décision. Aucune sélection ne part avec un avantage. Si j'enchaîne les matches et les bonnes prestations, le choix pourrait parfaitement se faire en octobre, novembre ou décembre. - En juin, dans une interview au magazine Vert Foot, vous déclariez que tout joueur en centre de formation rêvait de jouer pour l'équipe de France... J'ai dit qu'une sélection se mérite. Du niveau atteint par le joueur dépendra la sélection qu'il honorera. J'ai en exemple les cas de Yebda, Meghni qui n'ont pas pu jouer avec les Bleus et qui ont choisi l'Algérie. Quelle que soit la sélection qui me convoquera, ce sera un honneur ! - Est-ce qu'une titularisation acquise dans une des sélections peut être un élément déterminant dans votre futur choix ? Il faut prendre en considération que le but de tout footballeur est de jouer.