Après une anarchie qui a duré plus de six mois, la vie reprend sa sérénité à la rue du 19 juin 1965. Dans le cadre de la lutte contre le commerce informel, un important contingent de forces de police et de gendarmerie a été déployé, jeudi à l'aube, dans les principales artères du centre-ville de Constantine. Les rues du 19 Juin 1965, Larbi Ben M'hidi et Didouche Mourad, ainsi que les places des Martyrs et du 1er Novembre 1954 ont été complètement quadrillées pour être libérées après plus de six mois d'occupation par des centaines de vendeurs exerçant illégalement. Ces derniers ont été priés d'évacuer les lieux pour un transfert vers un nouvel espace aménagé à la zone industrielle Palma. L'opération menée par la direction du commerce et supervisée par les services du cabinet du wali s'est déroulée dans l'ensemble sans incident. Selon Zidane Boulaarak, directeur de commerce, une commission a été installée au mois de mars dernier pour mettre fin à cette anarchie qui a changé complètement le centre névralgique de la ville, transformé en bazar géant à ciel ouvert. L'intervention ferme du wali est survenue après l'échec de l'APC de Constantine, avérée incapable de trouver des solutions efficaces à un phénomène qui a trop duré et qui a suscité colère et indignation parmi les commerçants établis dans les lieux. «Nous avons désigné ce site d'une surface totale de 15 000 m⊃2; dont 12 000 ont été aménagés pour accueillir les 500 commerçants recensés qui obéissent aux critères d'habilité énoncés dans l'arrêté interministériel signés par les ministres de l'Intérieur et du Commerce», a déclaré notre interlocuteur. A noter qu'une enveloppe de 60 millions de dinars a été dégagée pour la viabilisation de ce site par la direction de l'urbanisme et de la construction. Et d'ajouter: «Chaque commerçant a bénéficié d'un stand de 8 m⊃2;». Par ailleurs, plusieurs jeunes activant depuis des années sur le boulevard du 19 Juin, exclus de la liste des bénéficiaires, ont protesté auprès de la direction du commerce pour dénoncer leur omission, d'autant plus qu'ils ont été recensés plusieurs fois. «Nous exerçons à la rue de France depuis 1993, et nous avons fait l'objet de recensement à plusieurs reprises. Et puis c'est notre seul revenu, alors pourquoi nous avoir exclus ?» ont affirmé certains jeunes frustrés. Devant les réclamations émises, le directeur du commerce a rassuré en déclarant: «Nous avons enregistré plus de 120 recours et nous allons réétudier les dossiers cas par cas, et ce dans les meilleurs délais.»