Report�e, en raison des �meutes ayant secou� la commune de A�n S�mara, dimanche dernier, l�op�ration de d�localisation des marchands informels de la rue 19-Juin-1956 (ex-rue de France) a, finalement, eu lieu jeudi sous haute surveillance. Un impressionnant dispositif des forces de s�curit� combin�es a �t� d�ploy� tout le long de cette rue et les art�res mitoyennes pour parer aux risques de d�bordement et dissuader les �aventuriers� potentiels. Une op�ration � haut risque qui a n�cessit�, au regard de sa sensibilit�, la mobilisation d�un important d�ploiement des �l�ments des forces anti-�meutes et de plusieurs groupes d�intervention de la Gendarmerie nationale. M�me une brigade canine de la gendarmerie, plac�e au niveau de la Grande Poste, a �t� appel�e � la rescousse. D�s 4 heures du matin, les forces de s�curit� combin�es, dot�es de gros moyens, se sont post�es tout le long de la rue de France et � travers ses prolongements dans les rues Ben M�hidi et Si Abdallah (Casbah), notamment. Tous ces acc�s �taient rigoureusement quadrill�s par des policiers embusqu�s, pr�ts � intervenir au moindre mouvement suspect. Aussi, d�autres unit�s des forces anti-�meutes ont investi les ruelles adjacentes, tr�s nombreuses, pour pr�venir tout d�bordement. Une op�ration de grande envergure qui a �t� accueillie, d�ailleurs, avec un grand soulagement par les habitants, notamment les commer�ants l�gaux qui n�ont pas cess� de r�clamer la d�localisation des squatteurs, allant m�me jusqu'� menacer d�investir la rue. �Il �tait vraiment temps que les choses changent. On �tait litt�ralement �touff�. Cela fait plus de six mois que notre commerce vacille. On a subi de consid�rables pertes�, regrettent des commer�ants de la rue de France, dont une grande partie n�ont pas ouvert ce jeudi de crainte de d�passements. De leur c�t�, les habitants du quartier squatt� par des centaines de vendeurs informels, au lendemain des violentes �meutes de janvier dernier, n�ont pas manqu� d�exprimer leur satisfaction et ont souhait� la p�rennit� de ce dispositif. �Enfin d�barrass�s, pourvu que �a dure. Cela faisait longtemps que nous ne pouvions plus disposer librement de nos propres immeubles. Non seulement ils avaient (les vendeurs informels) envahi la rue et obtur� les entr�es, mais ils sont all�s jusqu'� transformer, scandaleusement, les cages d�escalier en cabines d�essayage�, raconte, d�pit�, une habitante de la rue du 19-Juin -1956. Aucun incident n�a �t� signal� en ce jour et les brigades anti�meutes, qui n�ont pas eu � intervenir, suivaient de pr�s les mouvements des vendeurs qui se sont constitu�s en petits groupes. Par contre, d�autres commer�ants informels, au courant de l�op�ration annonc�e comme �tant imminente par le wali de Constantine, mercredi, via les ondes de la radio locale, se sont pr�cipit�s de rejoindre le nouveau site am�nag� � la zone industrielle �Le Palma� pour s�y inscrire. Aussi, une mar�e humaine surexcit�e, encadr�e par des centaines de policiers, s�est agglutin�e devant les huit bureaux install�s sur le site pour permettre aux personnes recens�es, 450 environ selon les d�clarations du directeur du commerce, de confirmer leur inscription et recevoir le num�ro de leur emplacement. Par moments, le manque d�informations et la r�action de certains postulants, exclus des listes de b�n�ficiaires, car ne remplissant pas les crit�res, ont provoqu� de virulentes altercations verbales entre les forces de l�ordre et les exclus. Les personnes �cart�es par la commission d�attribution des carr�s devant recevoir les vendeurs �vacu�s de la rue de France ont �t� pri�es par les responsables de l'op�ration de d�poser des recours sur place. Selon M. Boularak, DCP de wilaya, quelque 250 recours ont �t� d�pos�s dans la matin�e de jeudi. C�est dire que l�op�ration qui s�annon�ait d�j� ardue en raison de la p�nibilit� de recenser les vendeurs m�ritants risque de constituer un nouveau casse-t�te pour les �diles locaux au vu du nombre impressionnant des recours. Hier encore, la rue du 19-Juin- 1956 �tait toujours sous surveillance car au moindre rel�chement du dispositif s�curitaire, ce quartier du centre-ville de la capitale de l'Est basculerait de nouveau dans l'anarchie.