Le discours mené en grande pompe par les autorités locales à Bouira au sujet des résultats de la politique de développement rural vient d'être fustigé par l'assemblée populaire de wilaya (APW). La commission de l'agriculture, hydraulique et forêts, chargée d'établir le rapport à présenter lors de la deuxième session ordinaire de l'assemblée, tenue ces derniers jours, a montré que beaucoup de travail reste à faire pour redonner le souffle à la campagne. Ainsi, après avoir sillonné plusieurs villages, les élus ont constaté que les projets de développement lancés depuis plusieurs années, non seulement n'ont pas été achevés, mais dans certaines localités de la wilaya ces projets n'ont même pas été entamés. C'est dire que le citoyen dans la campagne subit encore la misère et la précarité. De plus, le sombre tableau brossé par les élus vient légitimer les protestations de la population qui ne cesse de réclamer davantage de commodités et l'amélioration des conditions de vie. Le constat fait par les membres de la commission renseigne aussi sur le dysfonctionnement des services de l'Etat dans la gestion du dossier de développement rural. Malgré le budget débloqué, les villageois attendent toujours l'ouverture de pistes agricoles, un réseau routier permettant leur désenclavement, l'habitat rural, l'eau potable, les salles de soins…etc. La liste s'avère longue. En outre, il y a plusieurs choses qui font défaut aux villageois afin qu'ils puissent espérer une vie décente. D'autres projets inscrits dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux (PHP) n'ont pas encore été entamés. De leur côté, les membres de la commission ont dénoncé, sans les citer, quelques directions de wilaya qui ont refusé de leur fournir les renseignements relatifs au développement rural. En plus, ce dossier a suscité plus d'intérêt chez les élus locaux qui n'ont pas hésité à critiquer le bilan des autres secteurs notamment les travaux publics, les ressources en eau, la santé, etc.. Kechadi Achour du RCD, membre de ladite commission, dira : «Cet état de fait est le résultat d'un fonctionnement, ou plutôt d'un dysfonctionnement, de notre administration marquée par des réflexes tribalistes et subjectifs». Et d'ajouter : «L'administration de notre wilaya pratique l'injustice, le tribalisme et l'ostracisme et continue de fonctionner selon des schémas préétablis, archaïques et anachroniques». Cette intervention, faut-il noter, a fait vite réagir certains élus et même le wali.